Faisons le point sur le jeûne, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Cette pratique du jeûne et/ou de l’abstention alimentaire qui remonte à la nuit des temps semble connaître un renouveau. A l’origine essentiellement spirituelle exprimant une valeur sacrée, elle est quelque part de nos jours un acte médical, par exemple pour maigrir, ou la réponse à une société de l’abondance et même de la surabondance. Nous mangeons trop, il nous faut donc à l’occasion se priver de façon volontaire afin d’aider l’organisme à se nettoyer, se purifier, se détoxifier, notion reconnaissons-le légèrement surannée de la médecine. C’est vrai qu’il met le système digestif au repos. Mais de là à imaginer qu’il enclenche un processus de réparation cellulaire ou qu’il fait le ménage en accélérant l’évacuation de toxines, il y a un fossé que certains continuent de franchir. D’autres au contraire avancent ses inconvénients ou ses dangers respectivement sur le cerveau et les muscles, obligeant en particulier l’organisme à puiser dans ses réserves de protéines. Le jeûne allongerait la vie ? Pas sûr même si certains animaux comme les baleines ou les tortues, vivent plus que centenaires, en restant de longues semaines sans s’alimenter. La restriction alimentaire elle, a fait ses preuves en favorisant la perte de poids, en améliorant le DT2, en réduisant le risque de maladies cardio-vasculaires, en freinant le vieillissement. Centenaires d'Okinawa ? Ils ne sont pas dans le jeûne mais dans la restriction. Ils ne mangent qu’à 80% de leur faim et ingèrent 40% de calories de moins que les Américains et 20% de moins que les autres Japonais. Et c’est vrai qu’ils ont beaucoup de 100tenaires, qu’ils font moins d’accidents cardio et cérébraux vasculaires et de cancers. Mais il faut aussi reconnaître qu’à côté de l’alimentation, qui joue bien entendu un rôle essentiel, le lien social avec le respect et même le culte des ancêtres, est très présent et probablement primordial.   Il n'est pas très pratiqué en France ? Ca n’est pas dans nos traditions, la nutrition en général est peu présente dans les études médicales. Le jeûne est donc souvent initié par les malades eux-mêmes, rarement par nous-médecins. Et il est parfois encouragé par des approches sectaires d’après la Milivudes. Un semi-jeûne dit intermittent ? Vous avez raison, le « fasting » comme on l’appelle a le vent en poupe. Il consiste à s’abstenir de manger 16h de suite soit entre 20h et midi le lendemain, c'est à dire qu’il consiste à ne plus rien ingérer après le dîner et pendant la nuit et à ne pas petit-déjeuner mais des variantes existent. Il serait intéressant pour la perte rapide de poids à court terme, réduirait le cholestérol, les 3-gly, la glycémie à jeun, régulerait l’insuline et agirait sur les facteurs de l’inflammation donc nombre de pathologies diverses et variées. Mais attention chez les cardiaques, les diabétiques et tous les polymédiqués à heures fixes. « Chacun peut atteindre ses buts s’il sait penser, attendre, jeûner » écrit le romancier et poète allemand Hermann Hesse. Mais jeûner vous l’avez compris sous surveillance médicale, et pas de façon brutale ou extrême.   https://youtu.be/wJ2QyFni4Ms Docteur Serge Rafal

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