Le cancer en France actuellement, chronique du docteur Serge Rafal

France.

Disons d’emblée que l’incidence du cancer est légèrement plus élevée que celle de nos voisins mais avec une mortalité réduite, d’après une étude réalisée par la Commission européenne et l’OCDE. Voyons d’abord le cancer chez l’enfant. C’est chez nous, 2300 nouveaux cas par an, ce qui est à la fois beaucoup et en même temps une maladie rare. Actuellement, un enfant sur 440 va développer un K avant l’âge de 15 ans. La ½ des cas surviennent dans la petite enfance, avant 5 ans. Le cancer de l’enfant n’est malheureusement ni évitable, ni dépistable. Le nombre des cas, autour de 15000 par an, augmente en Europe de 1 à 3% par chaque année, avec une accélération depuis 2010. 2 hypothèses ont été avancées : - Les cancers sont effectivement plus nombreux ; - Plus vraisemblablement car les méthodes de diagnostic ont progressé. Différences entre les cancers de l'enfant et de l'adulte ? Ils sont distincts par leur nature leur structure, leur évolution. Il en existe d’ailleurs une 60aine de types différents. Ce sont des cas embryonnaires plutôt qu’environnementaux. Et fait notable, la plupart n’existe pas chez l’adulte. Les cas de l'enfant les plus fréquents : chez les moins de 15 ans : - Les leucémies qui représentent le 1/3 des cas ; - Les T du SNC qui en constituent le ¼ ; - Les lymphomes, 1 cas sur 10. Leur taux de survie est bon, se situant autour de 80% à 5 ans, de 70% à 10 ans, au prix toutefois de Tts souvent lourds et parfois de séquelles. Mais des progrès thérapeutiques sont réalisés en permanence, bien que les labos travaillent moins assidument sur ces maladies finalement rares, que sur des vaccins ou des pathologies métaboliques qui touchent un nombre infiniment plus grand de malades. Cela peut choquer, mais un laboratoire va hésiter à engager de grosses sommes de recherche pour un médicament comme un nouvel antibiotique dont les pouvoirs publics nous disent que la prescription ne doit pas être automatique. C’est aussi une raison économique qui fait que la moitié des médicaments de l’adulte n’a pas d’autorisation chez l’enfant ou la femme enceinte, simplement parce qu’ils n’ont pas été testés sur ces populations. C’est d’ailleurs le cas en cancérologie où ils ne bénéficient le plus souvent que de protocoles et de posologies adaptés. Cancers de l'adulte : C’est 380 000 nouveaux cas/an, 54% chez l’homme, 46% chez la femme, 67 ans d’âge médian. Ils sont responsables de près de 160 000 décès/an, 1ère cause de mortalité juste devant les maladies cardio-vasculaires. Et si l’on entre dans leur répartition selon les sexes, le classement chez l’homme nous donne : - La prostate (50 000 cas), - Le poumon (31 000), - Le côlon et le rectum (23 000). Et chez la femme : - Le sein (58 000 cas), - Le côlon et le rectum (20 000), - Le poumon (15 000). Les facteurs de risque sont à présent bien identifiés, nous en parlons régulièrement dans cette rubrique. Interviennent en 1er lieu, l’hygiène de vie (activité physique, pas d’alcool, pas de tabac) et l’alimentation. Il n’y a pas d’aliment (chou, grenade, tomate) ou de vitamine miracle (A et lycopène, C, E) comme on l’entend parfois. Mais une alimentation variée, équilibrée, diversifiée a indiscutablement, un effet protecteur contre les maladies cardio-vasculaires et le cancer.   « La médecine a fait depuis un siècle des progrès sans incessants, inventant par milliers des maladies nouvelles » nous dit Louis Scutenaire, écrivain et poète surréaliste belge. C’est vrai, le Covid et pas seulement son souvenir est encore là. Mais les progrès sont immenses, si bien que près de 4 millions de Français vivent en France, avec cette maladie devenue vraiment chronique. https://youtu.be/E9jf_sEXQ4k Docteur Serge Rafal

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