Du danger des substances psychoactives, chronique du docteur Serge Rafal

France.

Je parlerai principalement de la cocaïne et de la 3-MMC même si d’autres produits peuvent être consommées lors de ces soirées dites de chemsex (parties sexuelles aidées par des substances chimiques ou chemical). Il s’agit d’une drogue psychostimulante et énergisante à haut pouvoir addictif, extraite de la feuille du cocaïer, produite quasi-exclusivement dans 3 pays d’Amérique latine, la Bolivie, la Colombie, le Pérou. Le nombre des consommateurs de cocaïne a été X par 4 depuis le début du millénaire. Elle se consomme principalement sous forme de poudre (chlorhydrate de cocaïne), généralement sniffée, plus rarement fumée ou injectée. Elle se consomme également sous forme de crack, d’action quasi instantanée (= cailloux ou galettes de cocaïne écrasée, additionnée d’’ammoniaque ou de bicarbonate de soude), chauffé pour être inhalé lui dans la majorité des cas avec une pipe dédiée par une population au départ différente, précaire, désocialisée, plus violente... mais qui tend à être plus insérée.  La prise de cocaïne entraîne une excitation, une agitation, un sentiment de toute puissance, un regain d’énergie, mais aussi une augmentation de la fréquence cardiaque et des troubles du rythme, une accélération de la respiration. Elle est extrêmement dangereuse, responsable de 10000 hospitalisations par an et de complications graves, neurologiques, cardio-vasculaires, respiratoires, psychiatriques, infectieuses, ORL... C’est le principal responsable des IDM et des AVC chez les jeunes. Le risque cardiaque est X par 24 dans l’heure qui suit la prise. Tout AVC avant 50 ans doit faire rechercher son usage. Le risque de dépendance est très élevé, y compris dès la 1ère prise. Je vous épargne la dénomination chimique complète, elle est connue des spécialistes et des utilisateurs sous ses abréviations. Il s’agit d’une drogue de synthèse qui fait partie de la famille des cathinones. Son action stimulante ou psychoactive est voisine de celle de la cocaïne, qu’elle remplace ou à laquelle elle s’associe, on l’a appris dans le cas de Palmade. Elle entraîne un sentiment de toute-puissance, d’euphorie, de plénitude. Elle se consomme sous forme de poudre, de cristaux, de comprimés ou de gélules. Mais elle ne se fume pas. Il s’agit malheureusement d’un produit facile d’accès sur Internet, pas besoin de dealer, environ 4 fois moins cher que la cocaïne, 15€ le gramme contre 60 à 80€… ce qui explique son essor. Pour information, 1 g, c’est entre 5 et 10 prises.  Produit dangereux ? Evidemment comme tous les stupéfiants d’ailleurs. Elle peut entraîner des troubles du comportement avec irritabilité, violences, perte de concentration et de contrôle, des effets hallucinogènes, parfois des convulsions. Elle est surtout responsable d’accidents plus graves cardio-vasculaires, IDM et AVC. Et elle est encore plus addictive que la cocaïne, son temps de latence, autour de 30 minutes fait que les toxicos en manque ne peuvent attendre et augmentent les prises. Un mot sur le rôle de ces substances pour quelqu’un qui prend le volant ? Oui car elles sont responsables d’environ 20% des 3500 décès par an sur la route, l’alcool l’étant lui dans 25 à 30%. C'est à dire que la moitié des accidents de la circulation sont liés non pas à la vitesse mais à la prise de stupéfiants et à l’alcool. Le nombre des contrôles devrait augmenter à 1 million. il est actuellement de 800 000 par an ce qui est trop peu, compte-tenu des conséquences dramatiques. « La cocaïne, c’est le diable dans un flacon » écrit Dr Mikhail Boulgakov, l’auteur de « Le Maître et Marguerite ». Il sait de quoi il parle puisqu’il est aussi médecin. Mais il ne se doutait pas encore des ravages qu’allaient provoquer les drogues de synthèse, nous venons d’en avoir un triste et terrible exemple ! https://youtu.be/tnv3AaY54AA Docteur Serge Rafal

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