Attention à l’ingestion d’aimants par les enfants, chronique du docteur Serge Rafal

France.

L’ingestion d’un corps étranger est banal chez l’enfant qui a tendance à tout mettre dans la bouche. J’expliquais en septembre que la présence à domicile d’appareils électriques de plus en plus nombreux, avait augmenté la fréquence des passages aux urgences ou des hospitalisations, 1 par jour, pour l’ingestion de piles plates de diamètre supérieur à 12 mm, responsables de difficultés respiratoires ou de piles au lithium assez puissantes pour entrainer des brûlures de l’œsophage ou de la trachée, possiblement ou potentiellement mortelles pour des enfants de moins de 5 ans. Intervenir le plus rapidement possible car chaque minute compte. Mais intervenir en évitant tout geste intempestif, en particulier : - Ne rien donner à boire pour tenter de faire descendre la pile ; - Ne pas faire vomir l’enfant. Se contenter d’appeler immédiatement les pompiers ou le 15 qui le dirigeront vers le centre dédié. Leur ingestion est assez fréquente. La plupart sont éliminés sans complications, une endoscopie est toutefois nécessaire dans 10 à 20% des cas, un geste chirurgical, 1 fois sur 100. Les aimants ont par définition une force d’attraction qui peut parfois entraîner la compression d’une artère nourricière intestinale ou la perforation d’une anse, d’autant que l’incident peut passer inaperçu et faire déclencher l’alarme bien à distance pour des symptômes différés voire tardifs. Une étude israélienne parlante ? Elle a colligé 13 jeunes patients dont 10 garçons, d’âge moyen de 5 ans (18 mois à 11 ans), qui avaient avalé entre 3 et 40 magnets. Ils se sont présentés à l’hôpital dans un délai de 30 minutes… à 14 jours, avec une moyenne de 9h. 5 de ces enfants ont subi une fibroscopie qui a retiré entre 3 et 36 aimants. 3 enfants ont eu droit à une coloscopie pour des aimants coincés au niveau de l’appendice et du côlon droit. Et 5 enfants ont dû être opérés pour des perforations qui ont nécessité d’être suturées, 5 souffraient d’ailleurs d’une péritonite. Une étude réalisée en France il y a quelques années faisait état de chiffres quasi identiques et des mêmes ennuis. « Un cœur aimant est la plus vraie des sagesses » écrit Charles Dickens. Mais un aimant dans la bouche des enfants constitue une grosse imprudence. Un haut niveau de vigilance est donc indispensable pour éviter piles, aimants, médicaments et que sais-je encore ?! Les accidents domestiques (5000 par jour) sont là pour nous le rappeler. https://youtu.be/0N8HyBYgB0c Docteur Serge Rafal

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