Le plan Herzog a-t-il une chance ?

Israël.

Le plan Herzog a-t-il une chance ?
(Crédit : Facebook)
Le président Itzhak Herzog l'a promis : il ne jettera pas l'éponge. Depuis que l'annonce de la réforme judiciaire du nouveau gouvernement israélien a déclenché une controverse sans précédent aussi bien dans la classe politique que dans l'opinion, le chef de l'Etat s'est engagé dans une mission de médiateur. Il y a une douzaine de jours, il proposait une première plateforme, qui pourrait servir  de base à des négociations entre la majorité et l'opposition. Mais le ministre de la Justice refusait de suspendre le travail parlementaire sur son projet, alors que les leaders de l'opposition réclamaient une pause comme condition préalable et gage de bonne foi. Les premières dispositions de la réforme adoptées dans la foulée en première lecture et la poursuite de la mobilisation éloignaient encore toute perspective de dialogue. Mais le président Herzog est revenu à la charge. Au cours de la semaine écoulée, il a reçu les membres de deux instituts de réflexion, le conservateur Forum Kohelet et le libéral Institut pour la Démocratie en Israël. A l'issue de ces entretiens, le président israélien a soumis un second projet qui prenait en compte les positions des deux camps, pour produire une formule allégée de la réforme originelle. Mercredi soir, alors que le pays venait de connaitre une nouvelle journée de manifestations, le chef de l'Etat s'adressait une nouvelle fois au public et à la classe politique. " Depuis deux mois, je cherche le moyen de transformer cette grave crise institutionnelle en moment fondateur constitutionnel qui pourrait renforcer notre démocratie pour les générations à venir " affirmait Itzhak Herzog, exhortant ses concitoyens à ne pas se diviser davantage. "Nous pouvons tomber dans un abime ou arriver à un consensus large" estimait le président israélien. Et Itzhak Herzog n'est plus le seul à chercher une sortie de crise, puisque quatre députés de la majorité et de l'opposition - Dany Danon et Yuli Edelstein du Likoud et deux membres du parti de Benny Gantz, Zeev Elkin et Gadi Eisenkot - ont eux aussi commencé à dialoguer depuis quelques jours, avec l'aval de leurs leaders, pour explorer les options de rapprochement, sur la base de la proposition du président. Mais ils butent toujours sur la première étape, celle d'une suspension du vote de la réforme. Pourtant, Benny Gantz a tenté à son tour de rétablir un dialogue. Le chef du parti Unité Nationale a appelé le président de la Knesset et le chef du gouvernement pour leur proposer de suspendre les séances en assemblée plénière et de déplacer les débats à la résidence du chef de l'Etat. "L'histoire ne pardonnera pas à ceux qui n'auront pas empêché une guerre civile" a expliqué Benny Gantz. Une position plus modérée que celle de Yaïr Lapid, mais qui jusqu'à présent, n'a pas fait varier celle de la majorité. Si Benyamin Netanyahou répond qu'il est ouvert au dialogue, son ministre de la Justice répète que sa réforme sera votée selon le calendrier prévu, et adoptée avant la fin de la session d'hiver de la Knesset. Mais si Benyamin Netanyahou est bien, comme il l'affirme, disposé au dialogue, il y encore un obstacle de taille. Son procès en corruption lui interdit de toucher à la réforme du système judiciaire, pour cause de conflit d'intérêts, comme le lui a rappelé la Conseillère juridique du gouvernement. Et dans les rangs de l'opposition, on commence à réaliser que sans Netanyahou, les chances de conciliation sont à peu près égales à zéro. Pascale Zonszain

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