Il devait être invité sur
LCP mais les organisations antiracistes on demandé et obtenu l’annulation de son entretien qui devait être diffusé dimanche soir. Alors pourquoi cette levée de boucliers contre cet activiste qui est très écouté en Afrique ? Kémi Séba, de son vrai nom Stellio (Stélio) Gilles Robert Capo Chichi, 41 ans ,né à Strasbourg, est un militant politique franco-béninois, antisémite et suprématiste .
Sinistre Tribu K dissoute pour incitation à la haine raciale
D’abord membre francophone de Nation of Islam (mouvement musulman noir américain marqué par son antisémitisme virulent aux USA), Kémi Séba se fait d'abord connaître en France en tant que fondateur ou porte-parole de plusieurs organisations, notamment « Tribu Ka », réservée exclusivement aux personnes noires, dissoute par décret pour incitation à la haine raciale, et le Mouvement des damnés de l'impérialisme, dont l'appartenance n'est plus réservée aux seuls noirs, et qui se rapproche de mouvements néonazis et islamistes. Kemi Seba est considéré comme un militant raciste antiblanc, racialiste et antisémite ainsi qu'un adepte de l'action violente dans les années 2000. Il est également considéré comme un suprémaciste noir.
Radio J depuis plus de 15 ans a croisé le fer avec l’activiste raciste.
Il quitte la France en 2011
En 2011, Kemi Sebah quitte la France pour le Sénégal, où il poursuit son militantisme politique, d'abord en tant que chroniqueur politique sur la première chaîne de télévision privée du Sénégal, à savoir la 2sTV. Cette nouvelle activité lui assure une nouvelle popularité au sein de l'Afrique francophone. Il mène à partir de l'année 2017, à la tête de son ONG Urgences panafricanistes, une lutte « contre le néocolonialisme » français. Il dénonce le franc CFA et le manque de souveraineté monétaire qui touche les pays utilisant cette devise, à travers des manifestations politiques dans l'ensemble des pays d'Afrique francophone. La même année, il est expulsé du Sénégal et s'installe au Bénin.
Nation of Islam : sa formation de suprématiste noir et musulman
Seba s'initie à la politique en 1999, en devenant membre de Nation of Islam lors d'un séjour à Los Angeles. Lors de son retour à Paris, il poursuit sa formation au sein de la section française Il acquiert durant cette période ses bases militantes, doctrinales, idéologiques et surtout ses capacités d'orateur. Il prône la « revalorisation de la race noire », qui passe selon Elijah Muhammad le guide de la Nation of Islam par la « séparation » des Noirs et des Blancs (que Séba nomme « leucodermes ») « descendants d'esclavagistes colonisateurs » et qui selon lui, pour beaucoup, pratiquent encore le rejet des Noirs.
Parti kémite pour « l’étoile noire »
Après un voyage en Égypte dans les années 2000, il renie l'islam et les religions abrahamiques et se convertit au kémitisme en 2002, il adopte le pseudonyme « Kémi Séba »(transcription francisée d'un terme d' égyptien ancien signifiant « Étoile Noire ». En décembre 2004, il fonde une scission du Parti kémite, la Tribu Ka, un mouvement politico-mystique d'obédience kémite (Ka signifiant kémitisme atonien).
Tribu Ka, violemment antisémite, reçoit le soutien de Dieudonné
Tribu Ka est ce mouvement français, créée par Kémi Séba en décembre 2004, se présentant comme le défenseur du « peuple noir », attribuant aux populations noires, dans un discours s'inscrivant dans la mouvance du kémitisme, la fondation de la civilisation égyptienne et prônant la ségrégation
raciale, anti blanche. Il appelle les personnes afrodescendantes à aller vivre en Afrique, à ne pas se métisser, ni s'intégrer dans la société française. L'organisation rejette le judaïsme, l'islam, le christianisme, le vaudou et l'animisme, et promeut la vénération du dieu Aton de la mythologie égyptienne. Ce projet ne séduit que très peu de personnes, le nombre d'adeptes reste minuscule, mais est fortement médiatisé. Il reçoit à cette époque le soutien de Dieudonné. En novembre 2005, il déclare lors d'un entretien : « La seule chose qui nous rapproche des nazis, et que je ne renie pas, c'est qu'ils aimaient l'Allemagne plus que l'Allemagne s'aimait elle-même ».
Soutien de Fofana l’assassin de Ilan Halimi : la guerre à la communauté juive
En février 2006, après le meurtre d'Ilan Halimi, organisé par Youssouf Fofana, Kémi Séba s'adresse en ces termes à plusieurs associations juives : « Que notre frère [Fofana] soit coupable ou pas, nous vous prévenons que si d'aventure, il vous prenait l'envie d'effleurer ne serait-ce qu'un seul [de ses] cheveux au lieu de lui laisser avoir un procès équitable, nous nous occuperons avec soin des papillotes de vos rabbins ».
Le Figaro évoque alors des « délires antisémites ».
« Descente dans le quartier juif de la rue des Rosiers », Nicolas Sarkozy s’en occupera personnellement
Séba apparaît sur la scène médiatique française en mai 2006 en réalisant, dans le cadre d'un affrontement physique voulu avec la Ligue de défense juive et le Betar, une descente dans le quartier juif historique de la rue des Rosiers à Paris (4e arrondissement) en étant accompagné des militants de son groupuscule. Il justifie cette action par le fait que la Ligue de défense juive et le Betar avaient agressé des Noirs en marge de la manifestation en la mémoire d'Ilan Halimi. Le mouvement est dissout par décret présidentiel le 26 juillet 2006, en vertu d'une loi sur les groupes de combat et milices privées. Le ministère de l'Intérieur estime que Tribu Ka incitait à la haine raciale. « Je rêve de voir les Blancs, les Arabes et les Asiatiques s'organiser pour défendre leur identité propre. Nous combattons tous ces macaques qui trahissent leurs origines, de Stéphane Pocrain à Christiane Taubira en passant par Mouloud Aounit. Les nationalistes sont les seuls Blancs que j'aime. Ils ne veulent pas de nous et nous ne voulons pas d'eux. [Parce qu'il y aurait eu la Shoah, je n'ai rien le droit de dire sur mon oppresseur sioniste? »
Mouvement des damnés de l'impérialisme
En mars 2008, Kémi Séba crée le groupe Mouvement des damnés de l'impérialisme (MDI). Contrairement aux précédentes organisations qu'il a fondées, l'adhésion à ce mouvement n'est pas limitée aux personnes noires. En août 2008, Kémi Séba est accueilli par le centre Zahra de Yahia Gouasmi
Pro-iranien et pro-russe depuis le continent africain : Kemi Seba
Kemi Serba n’aura de cesse de militer politiquement contre le « colonialisme ». En mars 2015, Kémi Séba est reçu en Iran par Mahmoud Ahmadinejad, pour parler de la nécessité de collaborer entre pays du Sud confrontés à ce qu'ils considèrent être l'impérialisme occidental. Selon le site d'information Africa is a Country, estimant que Vladimir Poutine « n'a pas le sang de l'esclavage et de la colonisation sur les mains », Kémi Séba ne cache pas son admiration pour le chef d'État russe. En mars 2022, lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Kémi Séba met en cause le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans l'escalade des tensions avec la Russie. C’est donc cet individu qui devait être reçu par la Chaine parlementaire en France. Son invitation qui a suscité un tollé chez les organisations juives et antiracistes qui ont demandé et obtenu son annulation ont rappelé au pays au mauvais souvenir de Kemi Seba le raciste noir.
Michel Zerbib
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