Israël : un projet de reforme judiciaire pourrait-il menacer l'indépendance de la Bibliothèque nationale ?

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Israël : un projet de reforme judiciaire pourrait-il menacer l'indépendance de la Bibliothèque nationale ?
(Crédit : Bibliothèque nationale d'Israël)
Nouveau sujet de controverse en Israël sous fond de reforme : selon les opposants la nouvelle loi risque d’affecter l’indépendance de la fameuse Bibliothèque nationale d'Israël. La nouvelle loi, pas encore approuvée par la Knesset, permettrait au gouvernement de déterminer la composition du Conseil d’administration et de choisir le recteur.

La Bibliothèque nationale d’Israël est née avant l’Etat d’Israël

La Bibliothèque nationale d'Israël est plus vieille que le pays lui-même. C’est en 1892 qu’ elle a été créée à Jérusalem. Sa mission : rassembler et conserver des documents relatifs au judaïsme et en général au monde juif.

Plus de 4 millions d’ouvrages

On y trouve par exemple les écrits d'Isaac Newton mais aussi des œuvres annotées de la main de Maïmonide, tel que le Guide des égarés. Ou encore la plus ancienne Haggadah de Pessah, le récit de la Pâque juive. La plupart des collections proviennent de donations.

En marge de la réforme du système judiciaire en Israël, un autre projet de loi du gouvernement

Officiellement, il s’agit d’augmenter la transparence et le contrôle public de la Bibliothèque nationale israélienne mais les détracteurs du Premier ministre israélien avancent l’idée qu’il y aurait un lien direct avec le procès de Netanyahou qui se déroule depuis près de trois ans.

La bibliothèque, dans le viseur politique

Yoav Kisch, le ministre israélien de l’Éducation nationale, propose de prendre la tutelle de la Bibliothèque nationale israélienne. L’institution est devenue la cible de la droite israélienne depuis la nomination de son nouveau recteur, Shai Nitzan. Cet ancien procureur de l’État, serait à l’origine du procès du Premier ministre Benyamin Netanyahou pour corruption, fraude et abus de confiance.

La nouvelle loi permettrait de contrôler la bibliothèque nationale d’Israël

La nouvelle loi permettrait au gouvernement de déterminer la composition du Conseil d’administration et donc de choisir le recteur. Pour Oren Weinberg, le directeur général de la Bibliothèque nationale d'Israël, ce serait une catastrophe : « En plus des dommages pécuniaires qui sont de l’ordre de plusieurs dizaines de millions de shekels à ce jour, nos donateurs de collection s’interrogent sur l’attitude à suivre à l’avenir. Ils pensent même retirer leur collection. Le dommage est immédiat et concret. Mais surtout, notre inquiétude est pour le futur », peut-on lire dans le Haaretz.

Le monde intellectuel vent debout contre ce projet

L’université hébraïque de Jérusalem qui possède un tiers du contenu de la bibliothèque, a menacé de retirer ses collections si le projet de loi est adopté. Une centaine d’écrivains israéliens et étrangers jurent qu’ils ne déposeront plus d'exemplaires de leurs ouvrages. Parmi eux, David Grossman et Eli Amir, un des écrivains les plus connus en Israël. « Un de mes livres vient de sortir, Le collier d’ambre, et je ne l’ai pas remis à la Bibliothèque nationale. Je ne sais pas si je réclamerai ce que j’ai déjà donné. Vous voyez, c’est un petit acte de protestation ». Cette controverse intervient alors que la Bibliothèque nationale israélienne s’apprête à emménager sur son nouveau campus, à deux pas de la Knesset, le Parlement israélien. Un transfert qui pourrait être compromis par l’arrêt des dons. Michel Zerbib

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