L’AVC, l’urgence absolue, chronique du docteur Serge Rafal

France.

L’AVC, l’urgence absolue, chronique du docteur Serge Rafal
Un AVC se produit en France toutes les 4 minutes ce qui concerne chaque année en France 150 000 personnes dont 40 000 vont garder des séquelles sévères ou invalidantes. Et 30 000 personnes sont victimes d’un AIT (accident ischémique transitoire sans lésion), vite résolutif mais qui peut rechuter à court terme. Malgré les progrès réalisés dans sa compréhension, sa prévention et sa prise en charge, il représente la 1ère cause de handicap moteur acquis chez l’adulte : entre 600 et 700 000 personnes vivent en France après avoir fait un AVC. Note optimiste malgré ces chiffres, la mortalité a quasiment baissé de moitié ces 40 dernières années, passant de 66 000 à un peu plus de 30 000 décès/an.  Qu'est ce qu'un AVC ? C’est une lésion du cerveau à la suite de l’obstruction (accident ischémique) ou de la rupture d’un vaisseau (hémorragie cérébrale). Dans le 1er cas, 9 fois sur 10, une région du cerveau n’est plus vascularisée, dans le second, 1 fois sur 10, une hémorragie s’est produite, une poche de sang comprime une zone ou une structure anatomique, ce qui bien sûr peut être grave. Les symptômes de l’AVC se manifestent généralement brutalement mais sont très divers et d’intensité variable, ce qui peut égarer le diagnostic : - Un déficit brutal avec faiblesse, engourdissement ou paralysie soudaine d’un côté du visage, d’un bras ou d’une jambe (hémiplégie), - La perte soudaine de la vision d’un œil, d’une partie du champ visuel ou la vision qui se dédouble, - Une gêne pour parler, des difficultés de compréhension, une désorientation temporo-spatiale, une perte de connaissance sont très évocateurs.   L'intensité des symptômes du patient ne permet pas de prévoir la gravité d'éventuelles séquelles. Un AVC responsable d’un tableau sévère vite résolutif peut ne laisser que des séquelles minimes. A l’inverse, un « petit » accident peut-lui récidiver et avoir de grosses conséquences. L’IRM doit être demandée dès le moindre doute voire être systématique car elle permet d’affirmer le diagnostic et le mécanisme et ainsi de prévoir l’évolution de l’épisode. C’est une forme légère d'AVC qui doit néanmoins, pour les raisons que je viens de vous expliquer, être explorée même si les symptômes ont été brefs et résolutifs. La régression des symptômes ne doit en aucun cas rassurer, il faut agir et vite, quitte à crier au loup. Il existe des facteurs de risque sur lesquels nous ne pouvons rien faire, l’âge, le sexe, les antécédents familiaux, insistons sur ceux contre lesquels nous pouvons agir : cholestérol élevé, diabète, surpoids et obésité, hypertension artérielle, alcool (danger du binge-drinking), tabac, sédentarité, stress, dépression… et la prise de stupéfiants (cocaïne et psychostimulants) comme nous l’avons vu dans l’affaire Palmade. Ces produits constituent les principaux responsables des IDM et AVC chez les jeunes. Tout AVC avant 50 ans doit d’ailleurs faire rechercher leur usage. Un diagnostic précoce et une prise en charge rapide dans une unité dédiée permettent de réduire la mortalité de 30% et de limiter la gravité des lésions. Un AVC doit être pris en charge moins de 3h après sa survenue, les fameuses 3 « Golden hours » des Américains). L’ablation précoce du caillot -> 90% de chances de guérison à 3 mois. Mais la réalité de l’hôpital fait que la ½ des malades n’est pas prise en charge dans une unité dédiée. C’est ainsi que moins de 15 000 personnes reçoivent une thrombolyse (dissolution du caillot) et moins de 7000 la thrombectomie (son ablation). Un traitement institué et bien suivi (hypertension artérielle, diabète, cholestérol chez les personnes malades. Une parfaite hygiène de vie pour les non-malades… je ne développe pas. Une expression française nous dit « qu’il ne faut pas aller plus vite que la musique ». Bien sûr que si, ici. Il faut appeler immédiatement les urgences, le 15, le 112 même si le tableau clinique est rapidement résolutif. Attention car chaque minute compte. https://youtu.be/s3WBI2zWl1k Docteur Serge Rafal

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