C'est vrai, Benyamin Netanyahou avait fixé comme un des objectifs diplomatiques de son nouveau mandat, d'élargir à l'Arabie Saoudite la normalisation réalisée avec les Emirats et le Bahreïn. Et dès son retour au gouvernement, le Premier ministre israélien avait inscrit le dossier à l'ordre du jour de tous ses entretiens diplomatiques, que ce soient avec le Secrétaire d'Etat américain Antony Blinken ou avec le président Macron. De même que le chef du gouvernement israélien tente toujours de convaincre ses interlocuteurs occidentaux de la nécessité de durcir leur position face à l'Iran, qui se rapproche dangereusement de la capacité nucléaire militaire. Alors évidemment, l'annonce le 10 mars du rétablissement des relations entre l'Arabie Saoudite et l'Iran ne devrait pas simplifier la tâche diplomatique d'Israël.
Pourtant, les tensions entre Téhéran et Riyad ne vont pas se dissiper d'un claquement de doigts, d'autant qu'elles préexistaient à la rupture de leurs relations diplomatiques en 2016. Entre la république islamique chiite et le royaume arabe sunnite, c'est la rivalité de deux puissances régionales. L'Arabie Saoudite sait faire la part de ses intérêts stratégiques, qui peuvent comprendre un certain degré de normalisation avec Israël, tout en maintenant des relations avec l'Iran. Cela peut même conduire à une forme de stabilisation dans la région, au moins sur le front du Yémen où les deux pays se livrent une guerre indirecte. Et il ne faut pas oublier que sans l'aval de l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et le Bahreïn n'auraient probablement pas signé les Accords d'Abraham avec Israël. C'est toujours une partie délicate qui se joue, où il faut trouver le point d'équilibre entre les intérêts des parties en présence, tout en leur permettant de ne pas se déjuger. Et pour les Saoudiens, c'est aussi conserver leur statut de protecteur des lieux saints de l'islam, qui les oblige à maintenir une ligne intransigeante concernant les mosquées du Mt du Temple et bien sûr le règlement du conflit israélo-palestinien. Mais là encore, ces considérations ont toujours été présentes, sans lien avec l'évolution des relations entre Riyad et Téhéran.
Et l'autre volet, c'est évidemment celui des relations entre l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis. Il y a quelques jours, plusieurs médias américains révélaient les conditions posées par Riyad à Washington pour améliorer leurs relations bilatérales et éventuellement amorcer un rapprochement avec Israël. Et l'une de ces conditions serait le soutien américain à un programme nucléaire civil pour l'Arabie Saoudite. On sait que les rapports entre l'administration Biden et le prince héritier Bin Salman ne sont pas meilleurs que ceux qu'il entretenait avec l'administration Trump, depuis la fameuse attaque iranienne contre les raffineries Aramco en 2019 et pour laquelle les Américains n'avaient pas réagi. Et Israël n'est pas concerné par cette détérioration. En revanche, Jérusalem va probablement analyser les implications de l'entrée en scène d'un nouvel acteur : la Chine, qui a négocié le rétablissement des relations entre l'Arabie Saoudite et l'Iran. Riyad ne va pas abandonner demain matin sa longue alliance stratégique avec Washington pour se jeter dans les bras de Pékin. De même que la Chine ne cherche pas à rivaliser avec les Etats-Unis, en tout cas sur ce plan. Mais les Chinois vont aider les Iraniens à supporter les sanctions en leur achetant leur pétrole, puisque c'est leur première motivation à rapprocher les deux puissances pétrolières rivales. Il y a donc beaucoup de facteurs en jeu et tous ne sont pas forcément négatifs pour Israël.
Pascale Zonszain
Rétablissement des relations irano-saoudiennes : bon ou mauvais pour Israël ?
Israël.
Publié le 15/03/2023 à 09h31 - Par Gabriel Attal
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