Israël de plus en plus critiqué en France par des… pro-Israéliens

France.

Israël de plus en plus critiqué en France par des… pro-Israéliens
(Crédit : capture d'écran vidéo)
Sous fond d’opposition à la réforme judiciaire et aux violences dans les territoires, les soutiens habituels d’Israël en France se font de plus en plus critiques. Ce qui ne lasse pas d’inquiéter Jérusalem. Même au sein de la communauté juive organisée traditionnellement pro-israéliennes, des voix dissonantes se font entendre.

L’Ambassade d’Israël à Paris informe son ministère à Jérusalem

Le ministère des Affaires étrangères israélien a été informé que des personnalités françaises traditionnellement pro-israéliennes dénonçaient désormais publiquement l’État juif au sujet de la refonte judiciaire et des violences perpétrées par des résidents d’implantations en Judée-Samarie. C’est le site d’information en hébreu Ynet, qui cite un rapport du porte-parole de l’ambassade, Simon Seroussi. Celui ci  écrit que « ces dernières semaines, nous avons identifié une tendance inquiétante, faite de journalistes, auteurs, universitaires et commentateurs français connus pour leurs positions pro-israéliennes, qui parlent désormais de manière critique, voire très critique, d’Israël ».

Des critiques d’Israël dans la grande presse française

Ainsi Alain Frachon, ancien correspondant à Jérusalem et rédacteur en chef du Monde, a comparé le Premier ministre Benjamin Netanyahu au Hongrois Viktor Orban et même à l’ex-président américain, Donald Trump, en raison de leur aversion pour les juges indépendants. L’écrivain et homme politique juif français Jacques Attali a écrit lui dans le journal les Echos qu’une « nouvelle majorité parlementaire menaçait d’anéantir le meilleur de ce pays et de le condamner à mort, politiquement et moralement » dans un article intitulé «  Vers la fin du Sionisme ». De même Luc Debarochez, rédacteur étranger du magazine Le Point et voix pro-israélienne, a dénoncé la violence des résidents d’implantations.

Une image d’Israël détériorée ?

Pour l’ambassade d’Israël, ces critiques pourraient  menacer à long terme pour l’image d’Israël en France dit encore cette note qui a fuité curieusement Mais cette analyse n’est pas partagée par d’autres voix au sein du ministère des Affaires étrangères. Selon le Times of Israel les auteurs identifiés par le porte- parole de l’ambassade sont de gauche et ont toujours critiqué les gouvernements dirigés par Netanyahou dans le passé.

La visite privée de Bezalel Smotrich en France critiquée aussi… par le Crif

Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances, est a attendu à Paris le 19 mars prochain pour une visite privée, pour une soirée en hommage à Jacques Kupfer, ancien dirigeant sioniste de droite décédé  en 2021, qui fut président du Likoud (le parti de Netanyahou) en France. Les organisations anti-israéliennes comme la Ligue des droits de l’Homme (LDH) estiment que le ministre israélien d’extrême-droite « n’est pas le bienvenu » en France, dénonçant un « arabophobe, homophobe, ultra colonialiste ». Les propos de Smotrich ont suscité des réactions indignées à Washington, Paris et à l’ONU, poussant le ministre à concéder qu’il avait « mal choisi » ses mots. « Smotrich est fondamentalement opposé à l’idée d’un Etat palestinien et il veut soumettre le système juridique et judiciaire israélien à la Torah. Face à ce déferlement de racisme fanatique et de négation des droits fondamentaux, la LDH exprime ici son indignation et condamne fermement tout ce que représente cette personne », ajoute le communiqué de la LDH représentative des courants anti-israéliens en France qui trouvent la circonstance rêvée pour porter le fer contre Jérusalem. Dans un éditorial publié lundi, le président du CRIF (Conseil représentatif des Institutions juives de France) Yonathan Arfi a dénoncé les « discours populistes, stigmatisants et haineux dans le débat public israélien, et ce jusque dans les propos de certains ministres en poste ». Une prise de position plutôt rare du coté du CRIF généralement pro gouvernemental de Jérusalem.

Que pense le président Macron de cette situation de crise en Israël  ?

Rappelons que  Benyamin Netanyahou était à Paris, début février, où il s’est entretenu avec le président français Emmanuel Macron. Ce dernier l’a averti que, si le projet de réforme judiciaire demeurait en l’état, « Paris devrait conclure qu’Israël rompt avec la conception commune de la démocratie ». Le président français  a également évoqué le regain des violences entre Israël et les Palestiniens, invitant Israël à éviter « toute mesure de nature à les nourrir », avait déclaré le palais de l’Élysée. « Si vous continuez ainsi en Palestine, il sera difficile pour l’Arabie saoudite de conclure un accord avec vous », avait alors déclaré Emmanuel Macron. Michel Zerbib

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