Des jumeaux djihadistes français déchus de la nationalité française

France.

Des jumeaux djihadistes français déchus de la nationalité française
(Crédit : DR)
Deux frères jumeaux inséparables ont été définitivement condamnés pour terrorisme. Ces deux hommes qui étaient partis ensemble faire le djihad en Syrie en 2014, ont été déchus de leur nationalité française, apprend on par le décret paru mercredi 15 mars au Journal officiel. Une décision rare prise par décret gouvernemental. Nés à Gien (Loiret), les deux frères âgés de 30 ans, Tuncay et Tugay Durmaz, avaient été condamnés en octobre 2017 par le tribunal correctionnel de Paris à six ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste, des peines confirmées en appel un an plus tard.

Jumeaux fusionnels nés en France

Ces jumeaux fusionnels, issus d'une famille turque musulmane non pratiquante, ont toujours tout fait ensemble : mêmes études, même appartement, même travail comme agents de sécurité. Les deux frères avaient expliqué au cours de leur premier procès s'être «radicalisés progressivement sur Internet». C’est en avril 2014 (à la naissance de Daesh) qu’ils  avaient pris la route de la Syrie via la Turquie, espérant «faire la révolution» contre Bachar el-Assad. Ces deux frères radicalisés avaient été condamnés pour avoir rejoint l'organisation État islamique et y avoir mené, pour le compte du groupe djihadiste, des missions de surveillance et de combat. Rentrés en France via la Turquie à l'automne 2014, Tuncay Durmaz, puis Tugay, blessé  n'avaient été interpellés qu'en mai 2016.

Une controversée déchéance de la nationalité en France

Seulement une vingtaine de déchéances de nationalité ont été prononcées depuis 2019 pour terrorisme en France, selon des chiffres officiels. En France, ne peuvent être déchus de leur nationalité que les bi-nationaux (pour ne pas rendre une personne apatride), mais pas ceux, parmi eux, qui sont nés Français. La déchéance de nationalité peut être décidée en cas d'atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou en cas de condamnation pour crime ou délit terroriste. Elle est prononcée par décret du Premier ministre, après avis conforme du Conseil d'État. Michel Zerbib

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