Attentat de Megiddo : une signature iranienne ?

Israël.

Attentat de Megiddo : une signature iranienne ?
(Crédit : autorisation)
Après plus de 48 heures d'embargo, la censure militaire israélienne a autorisé à la publication les détails de l'attentat à la bombe qui avait fait un blessé grave le 13 mars à Megiddo, dans le nord d'Israël. Le terroriste venait du Liban. Il a réussi à s'infiltrer en Israël, sans être repéré, dans une zone où il n'y a pas encore de barrière de sécurité, peut-être samedi ou dimanche. Il a en tout cas pu circuler librement durant 24 heures, jusqu'à rejoindre le carrefour Megiddo, à une centaine de kilomètres au sud de la frontière libanaise. Là, il a placé sa bombe de forte puissance et l'a fait exploser lundi vers 6 heures du matin, au passage d'une voiture. Le véhicule se trouvait à une trentaine de mètres de la charge au moment de l'explosion, ce qui donne une idée de sa puissance, sachant que le conducteur a été grièvement blessé. Le terroriste est ensuite monté dans une voiture pour regagner la frontière. On ne sait pas s'il a été pris en stop ou s'il s'agissait d'un complice. La traque conduite par les forces de sécurité israéliennes ont permis d'intercepter le véhicule quelques heures plus tard en Haute Galilée. Le conducteur a été arrêté et le terroriste a été abattu alors qu'il faisait un mouvement suspect. Il tentait apparemment d'activer la ceinture d'explosifs qu'il portait sur lui. Il était aussi en possession d'une grenade et d'un pistolet. Si l'attaque n'a fait qu'un blessé et que le terroriste a donc pu être neutralisé, l'événement reste extrêmement grave. Tout dans le mode opératoire pointe dans la direction du Hezbollah, qui avait l'habitude de perpétrer ce genre d'attaque contre des véhicules de Tsahal au sud-Liban quand Israël y occupait la zone de sécurité et ensuite aussi sur la frontière libanaise. C'est la première fois qu'un attentat de ce type a lieu si loin à l'intérieur du territoire israélien. Et il y a plusieurs facteurs qui expliquent la préoccupation des responsables de la défense israélienne. D'abord, le fait que le Hezbollah considère qu'il peut lancer ce genre d'attaque, même sans la revendiquer formellement. Cela veut dire que la dissuasion israélienne s'émousse face à la milice chiite libanaise. Mais cela peut aussi indiquer que l'initiative vient de plus haut, autrement dit de Téhéran. Une hypothèse sérieusement envisagée par Amos Yadlin, l'ancien chef des renseignements de Tsahal, qui estime que l'Iran aurait pu ordonner à Nasrallah d'attaquer au cœur d'Israël, en riposte aux actions menées par Israël au cœur de l'Iran. Et il faut encore replacer cette attaque dans le contexte sécuritaire général. A une semaine du début du Ramadan, les organisations terroristes palestiniennes redoublent d'activité et multiplient les menaces. Hier, c'est le numéro deux de la branche armée du Hamas, qui a promis que "les prochains jours seraient fertiles en événements et que toute action israélienne sur le Mt du Temple déclencherait un séisme" selon les termes de Marwan Issa, qui ne s'exprime que très rarement en public. Quant au Jihad islamique, il a effectué en début de semaine à Gaza un exercice de tirs de roquettes en direction de la mer. Les forces de sécurité israéliennes sont déjà en alerte sur tous les fronts, d'autant plus que la situation politique intérieure réveille les organisations terroristes qui y voient un signe d'affaiblissement d'Israël. Ce qui explique qu'Israël ait fait parvenir des messages vers ses ennemis en avertissant que toute action de leur part entrainerait "une réaction disproportionnée". La jonction des organisations terroristes palestiniennes avec l'Iran et le Hezbollah serait effectivement un scénario noir pour Israël. Pascale Zonszain

pzoom160323

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