Les gastroentérites sont de retour. Comment les traiter ? Chronique du docteur Serge Rafal

France.

Les gastroentérites sont de retour. Comment les traiter ? Chronique du docteur Serge Rafal
Contrairement à ce que l’on imagine, la gastroentérite est une épidémie le plus souvent virale, rarement bactérienne ou parasitaire, qui sévit grossièrement de novembre à mars, avec un petit pic en décembre-janvier, alors qu’on l’imagine plutôt estivale. Elle touche habituellement, d’après le Réseau de surveillance Sentinelle, autour de 3-4 millions de personnes/an. Nous avions été épargnés durant la pandémie par l’application des gestes-barrières, nous la retrouvons avec l’abandon quasi-complet des mesures protectrices : masque, gel hydro-alcoolique, lavage itératif des mains. Or, la gastro-entérite se transmettant principalement par un contact direct interhumain, elle est sans surprise de retour cette année. Gastro-entérite infection virale ? Même si les patients cherchent toujours dans le repas de la veille la cause de leurs soucis digestifs, la gastroentérite saisonnière est généralement déclenchée par des adéno, des rota ou des sapovirus. Elle déclenche 3 types de symptômes digestifs : - Des nausées et vomissements, - Des douleurs abdominales (spasmes, crampes), - De la diarrhée. Surtout aux âges extrêmes de la vie, chez le nourrisson et la personne âgée de plus de 75 ans car il existe alors un risque de déshydratation. En cas de fièvre élevée, de vomissements incessants qui empêchent la réhydratation, de douleurs abdominales intenses, de sang dans les selles et si les symptômes ne cèdent pas en 48h, il faut absolument consulter et ne pas se contenter d’une automédication. L’association de conseils hygiéno-diététiques et de médicaments : - Réhydratation fractionnée, petites quantités souvent, à l’aide d’eau, de thé, de bouillon, - Alimentation provisoirement à base de riz, - Suppression temporaire des aliments riches en fibres (fruits et légumes). Et plusieurs médicaments symptomatiques : - Des anti-nauséeux d’action rapide (métopimazine° Lyoc), - Des probiotiques, 1 dose 2-3 fois par jour, - De l’argile (diosmectite, 3 par jour) pour nettoyer l’intestin, - Puis des ralentisseurs du transit (lopéramide) si l’amélioration n’est pas immédiate. On peut bien sûr s’aider d’antispasmodiques (trimébutine, phloroglucinol) si les crampes abdominales sont intenses. Et ne pas se précipiter d’emblée sur les ralentisseurs car la diarrhée constitue un phénomène naturel de lutte contre l’infection, qu’il faut respecter autant que possible : il faut d’abord nettoyer et réensemencer l’intestin avant de freiner le transit. La réhydratation se fait avec de l’eau légèrement sucrée ou des solutés de pharmacie. Elle doit être progressive, par petites quantités, tous les ¼ d’heure. Chez les enfants nourris au sein, l’allaitement doit être poursuivi. Pour ceux qui sont alimentés avec un lait artificiel, celui-ci est réintroduit dès 4 à 6h après la disparition de la diarrhée. Chez le petit enfant qui a une alimentation diversifiée, celle-ci est poursuivie en fonction de l’appétence et des vomissements. Les sodas, dont on a longtemps dit qu’ils freinaient la diarrhée, sont à éviter, de toutes façons.  Si selon un poème italien « Le ventre plein fait la tête vide », il n’est pas sûr qu’un ventre vide fasse la tête pleine. La gastro-entérite est dans la majorité des cas une petite infection sans conséquences… qu’il ne faut toutefois ni ignorer ni minimiser. Comme toute plainte médicale d’ailleurs. https://youtu.be/8-U_SyF7ohk Docteur Serge Rafal

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