Pourquoi et comment garder un périnée tonique ? Chronique du docteur Serge Rafal

France.

Pourquoi et comment garder un périnée tonique ? Chronique du docteur Serge Rafal
Le périnée est une sorte de hamac qui s’étend du pubis au coccyx. Il soutient le petit bassin ou plancher pelvien… sur lequel reposent la vessie, le vagin et l’utérus, les OGE, le rectum. Il est composé de plusieurs plans musculaires. On y trouve aussi des ligts, des nerfs (honteux), des vaisseaux sanguins, des fascias (membranes fibro-élastiques), des glandes (Bartholin, Skène), des muqueuses, de la peau. Il joue donc un rôle de soutien de plusieurs structures anatomiques qui interviennent entre autres sur les contrôles urinaire et anal et il subit de nombreux dysfonctionnements. Certains de ceux-ci ne sont pas toujours graves pour la santé mais n’en sont pas moins à la fois fréquents et volontiers invalidants voire humiliants par les troubles somatiques et psychologiques qu’ils constituent ou entraînent.  Le « capital-périnée » est grignoté au fil des ans, éprouvé par la grossesse, l’accouchement, les mauvaises postures, le sport surtout intensif, le surpoids, la toux chronique, le port de charges lourdes, la constipation, le vieillissement : il finit parfois par céder s’il n’a pas été suffisamment protégé par un travail de rééducation et de musculation.  L’incontinence urinaire est fréquente puisqu’elle touche 15% de la population générale soit plus de 3 millions de femmes (dont 2,6 millions de plus de 65 ans) mais probablement plus car toutes ne consultent pas. Et c’est plus du double (36%) chez les sportives de haut niveau. Nous préconisons bien entendu dans cette rubrique une activité physique régulière, indispensable à la santé, mais certains sports sont à fort impact urinaire : la gymnastique, l’athlétisme, le jogging, le tennis, le basket, l’équitation, le trampoline, le cardio-step, la zumba…. D’autres sont à plus faible impact et donc préférables ici : la natation, le vélo, la marche nordique, le golf, le Pilates.  C’est l’émission accidentelle ou involontaire d’urine.  Elle est source de problèmes sociaux, psychologiques, hygiéniques. Il en existe 3 types : - L’incontinence d’effort liée à la constipation, une prise de poids, un accouchement difficile, des grossesses multiples, une chirurgie de la prostate pour adénome ou cancer de la prostate chez l'homme… ; - L’incontinence par impériosité : cystite ou pyélonéphrite aiguë, cancer de la vessie, radiothérapie du bassin, rétrécissement urétral, ménopause, adénome ou cancer de la prostate, maladies neurologiques (sclérose en plaques, Parkinson, AVC, maladie d'Alzheimer ; - L’incontinence mixte où intervient évidemment le vieillissement.  Les abdos sont bons pour le périnée ? Pas les abdos à l’ancienne, les crunchs, qui ont été détrônés par le gainage. Celui-ci peut faire mal au dos le temps de l’apprentissage mais il est très bénéfique ensuite. La plupart des messieurs ne savent pas qu’ils ont un périnée, situé lui entre l’anus et les OGE. Il joue bien sûr également un rôle sur la continence mais aussi la sexualité. Il permet en particulier de maintenir une érection de bonne qualité et de maîtriser l’éjaculation. Beaucoup se contentent des protections. Sinon, surtout par la rééducation, traitement de 1ère intention, qui dépend de l’âge, de la situation, des objectifs. Parfois par des médicaments aux nombreux effets indésirables. Et le recours parfois à la chirurgie et aux bandelettes sous-uréthrales. « Avec l’âge on peut rire, tousser, éternuer, pisser en même temps ». L’image est rigolote, la situation beaucoup moins confortable. Fort heureusement, on peut donc la réduire voire l’éviter par la prise de conscience puis une rééducation adaptée du périnée.   https://youtu.be/lv6ZRnMBc2Y Docteur Serge Rafal

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