La crise politique et sociale qui secoue Israël depuis maintenant près de trois mois, sur fond de réforme du système judiciaire, commence à préoccuper sérieusement les responsables de l'échelon militaire. Le mouvement de contestation des réservistes de Tsahal qui craignent un affaiblissement de la démocratie israélienne, a annoncé hier que si la réforme est votée, ils n'effectueront plus leurs périodes de réserve volontaire et répondront seulement à des ordres de mobilisation. Cette menace à première vue n'a rien de nouveau, puisque des centaines de réservistes d'unités d'élite ou techniques ont déjà commencé à la mettre en œuvre, mais seulement de manière ponctuelle. Mais cette fois, l'échéance se rapproche, puisque le projet de réforme doit passer en 2e et 3e lectures à la Knesset avant la fin du mois. Les médias israéliens relaient depuis plusieurs jours l'inquiétude d'officiers de l'état-major de Tsahal, qui mettent en garde contre le phénomène, qui s'il continue à prendre de l'ampleur, pourrait d'ici un mois, avoir des répercussions visibles sur les capacités opérationnelles des forces de défense.
Tsahal, on le sait, n'est pas une armée professionnelle, mais une armée du peuple. Ce qui signifie qu'elle est au cœur du contrat social d'Israël, et qu'une partie de son fonctionnement repose sur les forces de réserve, à commencer par l'armée de l'air qui dépend à 50% de ses réservistes, en particulier ses pilotes. Et il ne s'agit pas seulement de ceux qui doivent répondre à l'appel en cas de mobilisation générale, mais aussi de ceux qui ont été formés à des missions stratégiques fondamentales et qui continuent à participer à des opérations vitales pour la sécurité d'Israël, et consacrent pour certains près de trois mois par an en moyenne au service de réserve. Ce qui veut dire aussi qu'ils doivent être en permanence au maximum de leurs capacités.
Au sommet de la hiérarchie de Tsahal, la préoccupation n'est plus théorique, mais concrète, surtout considérant les menaces sécuritaires qui s'accumulent sur tous les fronts. D'où l'opinion de certains officiers supérieurs qu'il faut que le gouvernement abandonne son projet de réforme judiciaire, si c'est le seul moyen d'enrayer la crise qui a déjà commencé à pénétrer les rangs de Tsahal. Le chef d'état-major Herzi Halevi s'en est ouvert au Premier ministre, mais pour Benyamin Netanyahou, c'est à Tsahal de régler de l'intérieur cette contestation des réservistes. Hier, le chef du gouvernement israélien est allé à la rencontre de nouvelles recrues de la brigade Golani pour leur rappeler l'essence de leur mission. Mais, selon la presse israélienne, Benyamin Netanyahou a aussi entendu son ministre de la Défense Yoav Gallant, lui-même ancien chef d'état-major adjoint, qui l'a mis en garde sur les risques de fracture qui pèsent sur Tsahal, si la réforme est votée sans un consensus large dans l'opinion publique. Les leaders de l'opposition parlementaire se sont eux aussi exprimés contre la désobéissance des réservistes, comme une ligne rouge à ne pas franchir. Mais dans le même temps, ils ne sont pas prêts à accepter les termes de la réforme, même dans la version allégée, approuvée en début de semaine par les partis de la coalition. C'est donc clairement l'impasse, puisque personne n'est disposé à faire un pas de côté. Tsahal ne peut pas intervenir en tant que tel dans le débat politique. Mais nombre de politiciens, sont eux-mêmes d'anciens officiers supérieurs de Tsahal, ou d'anciens combattants d'unités d'élite. Ils sont donc à ce titre les mieux placés pour comprendre et faire passer le message.
Pascale Zonszain
La contestation des réservistes inquiète Tsahal
Actualités.
Publié le
22/03/2023 à 09h31 - Par Gabriel Attal
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