Netanyahou doit rétablir le contact avec Washington

Israël.

Netanyahou doit rétablir le contact avec Washington
(Crédit : Twitter)
Le Premier ministre israélien serait-il en train de perdre la main ? Benyamin Netanyahou s'est toujours donné le rôle principal dans la conduite de sa politique extérieure. Même quand il ne détenait pas lui-même le portefeuille des Affaires étrangères, il s'arrangeait toujours pour contourner son ministre et le remplacer au besoin. Et c'est particulièrement valable dans ses rapports avec les Etats-Unis, l'allié stratégique numéro un d'Israël. Alors c'est vrai, depuis sa prise de fonctions il y aura bientôt trois mois, Benyamin Netanyahou n'a toujours pas reçu d'invitation à la Maison Blanche. Depuis le mois de janvier, il n'a pourtant pas manqué de visiteurs américains à Jérusalem, qu'il s'agisse du Secrétaire d'Etat, du Conseiller à la sécurité nationale, du directeur de la CIA ou du Secrétaire à la Défense. Mais ce n'est pas tout à fait la même chose. Benyamin Netanyahou a reçu un appel de Joe Biden au début de la semaine, mais c'était surtout pour s'entendre parler de politique intérieure. Car pour la première fois, il semble que l'administration américaine ne comprenne plus comment s'organise la diplomatie israélienne. La loi votée mardi par la Knesset pour abroger une partie du désengagement de 2005 a visiblement irrité Washington. Pour mémoire, le parlement israélien a annulé l'interdiction faite à ses ressortissants de séjourner dans la zone du nord de la Samarie, où 4 implantations isolées avaient été démantelées il y a 18 ans, en même temps que celles du Gush Katif dans la Bande de Gaza. Seulement, cette loi arrive au moment où les Etats-Unis se démènent pour enrayer l'escalade, alors que le mois du Ramadan débute aujourd'hui et qu'Israël avait accepté de s'abstenir de toute initiative unilatérale, susceptible de générer des tensions supplémentaires face aux Palestiniens. Inutile de préciser que pour Washington, la loi votée mardi par la Knesset entre dans cette catégorie. Et cet épisode vient s'ajouter aux déclarations intempestives de certains membres du gouvernement israélien, qui ne contribuent pas vraiment à apaiser le climat. On pense notamment aux propos du ministre des Finances Betsalel Smutrich, sur Hawara, les Palestiniens ou à sa présence à côté d'un drapeau du Grand Israël. Et ce qui préoccupe les Américains, c'est qu'ils ont l'impression que Benyamin Netanyahou ne parvient plus à jouer son rôle de diplomate en chef, ni à contrôler ses ministres. D'autant que l'administration Biden ne semble pas non plus trouver d'autre interlocuteur. Le ministre des Affaires étrangères titulaire, Eli Cohen, n'est pas censé gérer les relations avec Washington. Une mission que le chef du gouvernement israélien destinait plutôt à l'un des membres de son premier cercle, Ron Dermer, aujourd'hui ministre des Affaires stratégiques, et qui fut ambassadeur à Washington durant les présidences Obama et Trump. Or, Ron Dermer avait surtout cultivé une proximité avec le parti Républicain. Résultat : l'administration démocrate ne l'apprécie pas particulièrement. Il y a bien le Conseiller à la Sécurité Nationale, Tsahi Hanegbi, mais son expertise porte plutôt sur la politique intérieure israélienne. En temps normal, c'est Benyamin Netanyahou qui aurait pris son téléphone pour étouffer la crise dans l'œuf, en appelant le Secrétaire d'Etat ou même le chef de la Maison Blanche. Cette fois, il a attendu près de 24 heures avant de publier un communiqué destiné à calmer les inquiétudes américaines. Le plus américain des Premiers ministres d'Israël doit rapidement rétablir sa communication directe avec Washington. Pascale Zonszain

pzoom230323

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