L'appel de Gallant et la sanction de Netanyahou

Israël.

L'appel de Gallant et la sanction de Netanyahou
(Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)
Le couperet est tombé hier soir. Yoav Gallant a été convoqué par Benyamin Netanyahou qui lui a signifié son limogeage. La confiance est rompue, lui a fait savoir le chef du gouvernement. Le ministre de la Défense paie donc le prix fort pour son appel public samedi soir, à suspendre le vote de la législation sur la réforme judiciaire. Tout avait commencé jeudi soir, quand Yoav Gallant avait annoncé son intention de demander une pause dans le débat sur la réforme, avant de renoncer à sa conférence de presse, après un entretien avec le chef du gouvernement. Et c'était Benyamin Netanyahou qui avait pris la parole pour confirmer que la réforme serait votée comme prévu. Samedi soir, nouveau coup de théâtre. Alors que le chef du gouvernement était encore à Londres, le ministre de la Défense décidait qu'il ne pouvait plus attendre et s'adressait à la nation, pour plaider pour une suspension de quelques semaines, au moins jusqu'au lendemain du Yom Haatsmaut. Yoav Gallant avait expliqué que la division politique, qui a pénétré les rangs des réservistes de Tsahal, devient une menace pour l'intégrité de l'armée, d'autant qu'elle commence à s'insinuer aussi chez les appelés du contingent. Et tout cela, alors qu'Israël est confronté aux enjeux sécuritaires les plus graves de ces cinquante dernières années, a expliqué Yoav Gallant. Avant d'exposer la situation au public israélien, le ministre de la Défense l'avait développée jeudi en détails devant le chef du gouvernement, sur la base des informations que lui ont fournies les responsables des services de sécurité. Le ministre de la Défense avait d'ailleurs demandé à Benyamin Netanyahou de convoquer son cabinet restreint pour les affaires de sécurité, afin que le premier cercle du gouvernement israélien soit informé précisément de la situation. Une demande qui lui a été refusée. Ce nouvel épisode vient donc solliciter encore un peu plus les nerfs des Israéliens. Car cette fois, il ne s'agit plus de propos alarmistes de députés de l'opposition ou des leaders de la contestation. Et les motivations du ministre de la Défense étaient d'autant moins suspectes, qu'il s'était donc déclaré favorable à la réforme judiciaire. Son inquiétude n'est donc pas un prétexte. Et pourtant, on l'aura compris, cela ne suffit pas. Pour l'instant, la majorité fait bloc autour du chef du gouvernement. A l'exception d'un député Likoud, Yuli Edelstein qui préside la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset et qui n'a pas participé au vote en première lecture de la réforme sur la nomination des juges, aucun autre ne s'est encore rangé derrière Yoav Gallant. Même ceux qui, comme David Bitan, estiment que la tactique est mauvaise et que la réforme, telle qu'elle est conduite, est en train de diviser le peuple, ne dérogeront pas à la discipline de vote du Likoud, alors que la loi sur le mode de nomination des juges doit passer aujourd'hui en lecture définitive à la Knesset. Rien n'est donc réglé. Et l'approche des fêtes de Pessah et surtout des cérémonies de commémoration des combattants tombés dans les guerres d'Israël, le Yom Hazikaron, qui marque la veille de la fête de l'indépendance, risquent de se dérouler dans une atmosphère particulièrement lourde, tant au sein des familles que lors des cérémonies publiques où participeront des représentants du gouvernement. C'était aussi pour éviter cela, que le ministre de la Défense, désormais révoqué, avait demandé de reporter d'un mois le vote de la réforme judiciaire. Pascale Zonszain

pzoom270323-version-2

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

Inscrivez vous à la newsletter
La météo locale
L'appel de Gallant et la sanction de Netanyahou