Existe-t-il vraiment une alimentation anticancer ? Chronique du docteur Serge Rafal

France.

Existe-t-il vraiment une alimentation anticancer ? Chronique du docteur Serge Rafal
Il ne se passe pas de semaine sans qu’un média n’évoque le rôle protecteur ou à l’inverse déclenchant de tel ou tel aliment face à ce fléau, 2ème cause de DC dans le monde. En effet selon l’OMS, 1/3 des cancers serait dû à des facteurs de risque environnementaux et alimentaires. La recherche d’aliments protecteurs remonte au début des années 80. Elle a pour le moment suscité plus de questions que de réponses précises car le rôle préventif spécifique de l'alimentation reste difficile à préciser. De nombreuses études ont en effet montré que la fréquence des cancers pouvait varier dans un même pays, selon la région ou le groupe culturel. Ainsi les Mormons, dont l’alimentation est riche en céréales, pauvre en viandes, sans alcool ni caféine, développent significativement moins de cancers du sein ou du côlon que le reste de la population Nord-Américaine. Mais leur mode de vie très particulier peut bien sûr favoriser ou expliquer ces disparités. Les chercheurs doivent donc déterminer qui de l’hygiène de vie ou de l’alimentation constitue l’élément déterminant. Il faut comparer la fréquence de cette maladie dans des groupes de personnes définis par leur alimentation (les Mormons dont nous venons de parler) et parallèlement, rechercher et identifier les molécules potentiellement protectrices comme les antioxydants (vitamines B, C et E) et quantifier les effets d’une alimentation enrichie avec tel ou tel fruit ou légume.  Une idée des résultats ? Justement, ils sont discordants. Il semble toutefois que le régime méditerranéen (dont le crétois) soit le plus protecteur. C’est une alimentation frugale et variée, composée d’aliments peu transformés et peu raffinés. Nous sommes en Europe, une civilisation de blé, les céréales (pâtes) constituent donc l’essentiel de l’apport énergétique ; - Les légumineuses (fève, haricot, lentille, pois) ont une place de choix tout comme les oléagineux (amande, noix…) ; - Les fruits et légumes sont très présents, à l’inverse des produits animaux et laitiers (sauf la fêta de chèvre) ; - Les épices, le vin, le thé, l’huile d’olive font partie de la plupart des repas. Les actions antioxydante, anti-inflammatoire, anti-thrombogène de l’ensemble de ses composants et pas d’un seul aliment (huile olive, tomate, fêta) comme certains producteurs tentent parfois de le laisser entendre.  La grenade qu’on trouve actuellement sur les étals, efficace contre les K hormono-dépendants (prostate, sein), les baies rouges et bleues (bleuets, fraises, framboises, mûres, myrtilles), riches en polyphénols très antioxydants, qu’on trouve congelées toute l’année, la tomate riche en lycopène, grand protecteur de la prostate. Le tiercé des légumes anti-K ? Bien sûr les alliacées (ail, oignon) contre les K digestifs, les crucifères (tous les choux, le brocoli) qui réduisent les risques de K digestifs, du poumon, de la prostate, de la vessie, les épinards contre les K du poumon et du sein. On évoque parfois le rôle bénéfique des épices. Vous faites probablement allusion au curcuma, à condition qu’il soit suffisamment concentré en curcumine. Il est semble-t-il intéressant contre de nombreux K (digestifs, gynécos, cutanés) tout comme le safran. Citons le gingembre avec son composé, le gingérol, actif apparemment contre le K de la prostate.  « On mange tellement de choses toxiques que ce n’est pas « Bon appétit » que j’ai envie de dire aux gens mais « Bonne chance » dit Pierre Rabhi, figure de l’agroécologie. Je le répète régulièrement à ce micro, la prévention du cancer et d’ailleurs des maladies cardio-vasculaires passe par une alimentation variée, équilibrée, diversifiée et pas par un aliment miracle, quel qu’il soit. https://youtu.be/Uq81GGcjdrc Docteur Serge Rafal

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