La cancel culture s’en prend à l’antisémitisme dans l’œuvre d’Agatha Christie

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La cancel culture s’en prend à l’antisémitisme dans l’œuvre d’Agatha Christie
(Crédit : DR)
Les passages insultant pour les Juifs retirés des romans policiers d’Agatha Christie. L’éditeur HarperCollins a remanié plusieurs ouvrages de la célèbre romancière, à l'instar de ce qui a été récemment fait pour les écrits de Roald Dahl une autre star mondiale des lettres. Cette réécriture politiquement correcte des livres anciens, même pour la bonne cause (lutte contre le racisme et l’antisémitisme) pose néanmoins le problème de la censure qui rend parfois incompréhensibles l’époque dans laquelle ils ont été écrit. Ainsi la fameuse maison d’édition HarperCollins a cru bon remanier plusieurs romans de la célèbre écrivaine britannique Agatha Christie afin d’en retirer les références aux Juifs et à d’autres minorités jugées insultantes. Ces modifications font d’Agatha Christie la nouvelle auteure touchée par un phénomène de réécriture destiné à adapter des écrits anciens aux demandes supposée ou réelles du lectorat contemporain.

L’auteur d'Hercule Poirot ou de Miss Marple était elle antisémite ?

Les romans policiers d’Agatha Christie, avec pour héros Hercule Poirot ou Miss Marple, ont fait d’elle l’une des écrivaines de fiction les plus vendues de tous les temps jusqu’à aujourd’hui mais il faut reconnaitre que les références faites aux Juifs ont été jugées antisémites par des critiques reconnus. Les remarques racistes et antisémites étaient hélas monnaie courante à son époque (moitié du siècle dernier) alors et l’on y recense des tirades clairement anti-noires. Selon le journal Telegraph, les descriptions des personnages juifs, noirs ou « gitans » ont été purement et simplement effacées de certains ouvrages. The Forward relevait en 2020 que, juste après la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, Agatha Christie avait autorisé son éditeur américain à supprimer les passages sur les Juifs que le public trouvait scandaleux. Il semble que la célèbre romancière «  a pris conscience de ce que le nazisme signifiait vraiment pour le peuple juif, (et que) Christie a abandonné son antisémitisme instinctif », écrit Gillian Gill dans un ouvrage publié en 1990, Agatha Christie: The Woman and Her Mysteries. Ne vaudrait-il pas mieux publier des éditions avec des notes critiques et informatives plutôt que de censurer et de lisser des œuvres qu’on ne peut plus vraiment comprendre si elles sont expurgées ? Le débat est loin d’être terminé. Michel Zerbib

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