Pendant la crise, la campagne contre l'Iran continue

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Pendant la crise, la campagne contre l'Iran continue
(Crédit : capture d'écran Twitter)
Pendant la crise politique, la campagne contre l'Iran continue. Si quelqu'un avait des doutes sur les capacités opérationnelles de l'aviation de Tsahal, les frappes de ces derniers jours contre des objectifs iraniens en Syrie, sont là pour confirmer que tout est normal. Trois raids en l'espace de quatre jours, attribués à l'aviation israélienne, ont visé des objectifs du Hezbollah, mais aussi des Gardes de la Révolution, à Damas et à Homs. Des cibles d'une importance tactique majeure pour Israël, puisqu'il s'agissait d'entrepôts d'armes, mais aussi de centre de développement de technologies de navigation pour les missiles, et de collecte de renseignements sur les capacités de défense d'Israël. Autant d'objectifs qui devaient être neutralisés aussi vite que possible. De plus, Israël a toujours un compte ouvert avec l'Iran, depuis l'attentat de Megiddo du 15 mars. Le terroriste venu du Liban qui avait réussi à parcourir des dizaines de kilomètres à l'intérieur d'Israël avant de faire exploser sa bombe qui avait fait un blessé grave, appartenait au Hezbollah, ou à tout le moins avait agi avec son accord. C'est donc un succès tactique pour la milice chiite libanaise aux ordres de Téhéran. A quoi il faut ajouter le projet terroriste déjoué en Grèce avec l'aide du Mossad et qui devait viser des Juifs et des Israéliens à Athènes. Les deux suspects appréhendés le 28 mars par les forces de sécurité grecques étaient des ressortissants pakistanais agissant pour le compte de l'Iran, comme le confirmait le service israélien dans un communiqué, une pratique pour le moins inhabituelle. Ce regain d'action israélien, ouvert comme secret, est d'abord un message à destination de Téhéran. Les divisions politiques intérieures d'Israël sur le projet de réforme judiciaire ne font pas oublier les priorités de défense. Le front nord en général et la Syrie en particulier conservent toute l'attention des forces de sécurité israéliennes. Ce que Benyamin Netanyahou a pris soin de clarifier hier en conseil des ministres : " que nos ennemis ne s'y trompent pas. Le débat intérieur ne nous fera pas dévier d'un iota dans notre détermination à agir sur tous les fronts " avait rappelé en substance le chef du gouvernement israélien. Les dirigeants iraniens, tout comme le chef du Hezbollah, se sont réjouis un peu vite en prédisant l'effondrement prochain de leur ennemi. Et la détermination des unités de Tsahal n'a pas été entamée par les discussions politiques. Par ailleurs, Israël n'est pas prêt à laisser s'installer une nouvelle dissuasion favorable à l'Iran et au Hezbollah, qui lui interdirait de viser des responsables de la milice chiite ou même des Gardes iraniens de la Révolution dans ses frappes en Syrie. De même que le Mossad avait choisi de communiquer sur l'attentat déjoué à Athènes, l'Iran est de son côté sorti de son silence coutumier, pour publier l'identité de ses conseillers tués dans les récents raids attribués à l'aviation de Tsahal en Syrie. Et surtout, il l'a fait dans les heures qui ont suivi, ce qui est encore plus inhabituel. Et qui indique que l'Iran cherche à établir une sorte de comptabilité qui lui donnerait légitimité à attaquer Israël à chaque perte d'un de ses hommes en Syrie. C'est donc maintenant plus que jamais qu'Israël doit montrer à l'Iran que ses capacités opérationnelles sont intactes, que son processus de décision stratégique ne s'est pas affaibli et que sa coopération sécuritaire avec les Etats-Unis fonctionne à plein. Pour enrayer tout nouveau risque d'escalade. Pascale Zonszain

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