Attention les pollens sont là, chronique du docteur Serge Rafal

France.

Attention les pollens sont là, chronique du docteur Serge Rafal
L’allergie saisonnière aux pollens des arbres et arbustes (bouleau, chêne, cyprès, frêne, platane) se termine doucement avec actuellement un risque faible ou très modéré. Lui succède actuellement l’allergie aux urticacées, très présentes sur la Côte d’Azur. Viendra ensuite l’allergie aux graminées (herbacées fourragères, céréalières (le blé) ou ornementales), responsable du rhume des foins, qui s’étend grosso modo de la période de Roland Garros au défilé du 14 juillet. Plus tard, en septembre, 1 à 3 millions et demi de personnes peuvent être ennuyées par l’ambroisie, l’herbe à poux, plante envahissante très allergisante, en provenance d’Amérique du Nord. Indiscutablement et ça n’est ni une vue de l’esprit, ni une spécificité française. Les maladies allergiques, notamment respiratoires et cutanées, sont en hausse dans tous les pays industrialisés. Plus de 150 millions d’Européens souffrent de maladies allergiques chroniques, on pense que d’ici 2025, la ½ de la population pourrait souffrir d’une allergie. En France, la rhinite allergique concerne 15 millions de personnes, 15 à 20% des enfants ont des manifestations d’eczéma, 4 à 8% souffrent d’une allergie alimentaire parfois grave (avec risque de choc anaphylactique tout particulièrement pour kiwi, noisette, soja), 10% font des crises d’asthme. En 15 ans, le nombre d’enfants asthmatiques a d’ailleurs doublé tandis que la sévérité de la maladie augmentait elle aussi. Mais de façon paradoxale, cette allergie est moins fréquente chez les enfants vivant à la campagne : les pollens sont certes moins nombreux en ville mais souvent plus agressifs car leur enveloppe protectrice est altérée par des substances polluantes comme les particules fines. Et phénomène curieux, dans les familles nombreuses, le benjamin est moins souvent allergique que ses aînés… probablement immunisé par leurs infections de l’enfance. Quelles sont les raisons de cette flambée allergique ? De forts soupçons pèsent sur la disparition de facteurs protecteurs (exposition dans l’enfance aux poussières, aux foins, aux animaux), l’introduction sur nos tables de fruits exotiques allergisants (avocat, kiwi, noix de cajou et du Brésil, mangue, papaye), la dégradation de l’environnement, la pollution ambiante (benzène, particules fines, diésel), l’excès d’hygiène, la malbouffe, le tabagisme, le stress… Quels sont les symptômes d'une allergie aux pollens ? Une irritation ORL : besoin de racler le fond de la gorge, salves d’éternuements, nez qui gratte, bouché ou au contraire écoulement clair. Des signes OPH : picotements et démangeaisons des yeux, rouges et larmoyants. Parfois une respiration sifflante, asthmatiforme. Les allergies croisées existent effectivement entre certains pollens et de nombreux aliments : les allergies aux pollens de bouleau et à la pêche, la pomme crue surtout la golden (pas cuite), les fruits à noyaux ; les allergies aux pollens de graminées et au melon, à l’orange, à la patate, à la tomate ; les allergies à l’ambroisie et au céleri, à la banane, au melon, à la pastèque. Et attention au miel qui peut contenir de nombreux pollens, non signalés sur l’emballage. La rhinite allergique se traite bien ? Oui globalement. - D’abord par des mesures d’évitement et des recommandations de bon sens : - Ne pas sortir les jours de fort vent et donc de beaucoup de pollens dans l’atmosphère ; - Rouler en voiture les vitres fermées, - Se nettoyer le nez régulièrement avec du sérum physiologique, - Se laver les cheveux en rentrant chez soi afin que du pollen ne se dépose pas sur l’oreiller et n’entraîne des manifestations nocturnes. - Ensuite des médicaments : les antihistaminiques constituent la base du traitement, d’autant qu’ils sont dans l’ensemble plutôt bien supportés, en dehors d’une somnolence plus ou moins marquée chez 1 patient sur 7. Enfin une désensibilisation par voie orale, beaucoup plus facile que les injections d’autrefois peut être proposée. Elle a beaucoup gagné en acceptabilité donc en efficacité. Pas besoin d’une maladie grave pour avoir sa vie empoisonnée, les patients victimes d’une rhinite allergique en savent quelque chose. Sortez vos mouchoirs et vos antihistaminiques et profitez de l’été qui est presque là. Docteur Serge Rafal

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