Des avancées incessantes dans la maladie de Parkinson, chronique du docteur Serge Rafal

France.

Des avancées incessantes dans la maladie de Parkinson, chronique du docteur Serge Rafal
Cette maladie neurodégénérative chronique est la 2ème la plus fréquente en France derrière la maladie d'Alzheimer avec près de 180 000 personnes atteintes, 2 fois plus souvent des Mrs que des dames, et 25000 nouveaux cas/an. Elle passionne donc les chercheurs. Il ne se passe pas de semaine sans que des progrès soient réalisés dans sa compréhension donc sa prise en charge (diagnostic et traitement). Il s’agit d’une maladie d’évolution lente et progressive, à début insidieux sur plusieurs années. Elle se caractérise par une triade de symptômes moteurs : - Un tremblement de repos, généralement lent, souvent localisé aux mains et aux doigts, qui disparaît au mouvement et pendant le sommeil, - Un ralentissement cérébral avec des troubles cognitifs, une marche à petits pas qu’on reconnaît immédiatement, - Une rigidité volontiers localisée le long de la colonne vertébrale, responsable d’une posture penchée vers l’avant et de troubles de l’équilibre, d’une réduction de l’expression du visage. Ces trois types de symptômes ne sont pas forcément tous présents en même temps et chacun peut être d’intensité variable. Et il existe d’autres signes non moteurs, moins évocateurs : troubles cognitifs, anxiété, déprime ou dépression, fatigue, constipation, douleur à l’épaule… et même perte d’odorat. Disons que cette maladie a une origine plurifactorielle : - Une prédisposition génétique, il existe des familles (5%) où elle est indiscutablement plus courante, avec une mutation connue sur un gène, responsable des dysfonctionnements ; - Des facteurs environnementaux : exposition répétée à certains métaux lourds (plomb, manganèse, cuivre), à des pesticides (DDT et chlordécone qui multiplient par 2,5 le risque de contracter la maladie) ; - Le rôle d’une protéine exprimée dans les cellules nerveuses, l’alpha-synucléine, qui au cours de la maladie, s’agrège dans le corps des neurones dopaminergiques. Ce qui entraîne un déficit de la production de ce neurotransmetteur, responsable entre-autre des cellules qui commandent le mouvement. Comment affirme t-on le diagnostic ? Par les symptômes que je viens de décrire. L’imagerie n’est pas plus contributive ici que les examens sanguins. La recherche est très active dans l’identification de marqueurs précoces ce qui permettra le dépistage des populations à risques d’autant que certains symptômes (mouvements pendant le sommeil paradoxal) apparaissent longtemps avant les manifestations motrices. Et beaucoup d’espoirs sont nés avec la possibilité prochaine de mettre en évidence les précurseurs de la nucléine dans le sérum, son dosage dans le LCR constituant à la fois un progrès et en même temps un frein à une utilisation courante. La prise en charge est complexe en raison de la grande variété des symptômes moteurs et non de la maladie. Le traitement initial repose toujours sur la lévodopa et ses agonistes, en optimisant les apports (galénique, pompes). Ces médicaments dont l’effet s’épuise avec le temps ralentissent l’évolution de la maladie. Parmi les méthodes non-médicamenteuses, la stimulation cérébrale profonde progresse également grâce à un repérage de plus en plus précis des zones à cibler. Et l’activité physique devient un traitement à part entière, améliorant les manifestations cliniques et les fonctions cardio-respiratoires, et modifiant la neuroplasticité donc l’évolution au long cours. Pour tous les spécialistes, 2023 devrait être une année charnière. « On apprend chaque jour quelque chose de nouveau » dit Solon, l’homme d’Etat qui a instauré la démocratie à Athènes, 5 siècles ½ avant J-C. C’est vrai aussi pour la science qui nous a débarrassés de la Covid 19 en 3 ans et devrait probablement nous aider très vite à mieux prendre en charge ces maladies neuro-dégénératives qui nous font tellement peur. Docteur Serge Rafal

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