Israël pour la voix de la diaspora

Israël.

Israël pour la voix de la diaspora
(Crédit : Kobi Gideon/GPO)
Les tensions politiques de ces derniers mois ne se sont pas encore apaisées, même si on espère évidemment une sortie de crise. Et celui qui y travaille le plus activement, est sans aucun doute le président israélien. Depuis que la mobilisation a commencé contre la réforme judiciaire, Itzhak Herzog a pris la mesure du problème. Ce qui est son rôle en tant que chef de l'Etat, qui en Israël est plus une autorité morale qu'un acteur politique, étant donné ses compétences très limitées. Alors, le président a d'abord commencé par des appels à l'unité, à des mises en garde contre le danger des divisions, et à mettre en avant l'urgence et la nécessité du dialogue. Il aura fallu près de trois mois pour que son offre soit entendue, mais les discussions ont commencé, même si elles n'avancent pas aussi vite qu'on l'aurait souhaité. Mais ce premier succès a apparemment encouragé le président israélien, qui a donc décidé de présenter son nouveau projet, celui de rapprocher les communautés juives de diaspora. Itzhak Herzog a dévoilé le 23 avril son initiative intitulée "Kol Ha'am", la voix du peuple, à laquelle il pense en fait depuis le début de son mandat, mais qui a demandé près d'un an de mise au point, en coopération avec l'Agence Juive et l'Organisation Sioniste Mondiale. Une idée ambitieuse, que le président israélien définit comme un "Forum mondial de dialogue juif". Il s'agira de faire dialoguer toutes les communautés sur des enjeux qui concernent tout le peuple juif. Dialoguer, mais aussi élaborer des propositions concrètes et de permettre à une nouvelle génération de leaders communautaires d'émerger. Israël n'est pas le seul à connaitre des divisions et à assister à une polarisation du dialogue. Ces mêmes phénomènes existent aussi au sein des communautés de diaspora sur des enjeux pas moins fondamentaux, qu'il s'agisse de la définition de l'identité juive, de l'assimilation, du lien à Israël, ou de la lutte contre l'antisémitisme, pour n'en citer que quelques-uns. Les communautés peuvent bénéficier mutuellement d'un échange d'expériences et surtout d'un véritable rapprochement, plus vital que jamais quand elles redeviennent exposées à des menaces extérieures. D'une certaine manière, c'est l'Etat d'Israël qui peut être la base la plus logique pour ce '"hub", cette plaque tournante, qu'imagine le président Herzog, puisqu'il est le point commun, la connexion commune de toutes les communautés de diaspora. Mais il ne s'agit ni d'être politiquement orienté, ni d'imposer une forme de "vision israélienne" à la diaspora. Le dialogue devra être horizontal et non vertical. La conscience de peuple, qui est peut-être plus facile à ressentir en Israël, doit aussi trouver son expression en diaspora, sans la limiter à la seule dimension religieuse, mais en intégrant sa dimension de nation, qui devra être un lien de plus entre les Juifs du monde et entre la diaspora et l'Etat d'Israël. On n'est pas juif de la même façon en France, aux Etats-Unis, au Mexique ou en Australie, que ce soit pour le courant dominant du judaïsme ou pour l'expression culturelle de l'identité. Mais dans un monde qui change, les communautés juives changent avec lui. Et comme le dit le président israélien, il y a un nouveau chapitre à écrire. Et de préférence, dans le dialogue. Pascale Zonszain

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