Le musée de la Tolérance de Jérusalem (MOTJ) et la municipalité ouvrent un nouveau chapitre dans leur relation. Ils ont notamment confirmé dimanche qu’ils travailleraient désormais main dans la main.
Cette décision intervient au moment où le musée, qui a longtemps fait l’objet de controverses, connu des réaménagements et des procès, se prépare à ouvrir partiellement ses portes au public le 15 mai prochain. À cette occasion, il présentera une exposition de 120 photographies d'artistes mondialement connus, illustrant certains aspects de la vie dans le jeune État juif, pour marquer le 75e anniversaire d'Israël.
Le 27 avril dernier, un événement de remerciement a été organisé au musée, en collaboration avec le Jérusalem Post, pour quelque 120 donateurs. À cette occasion, le gouverneur de Floride et candidat potentiel à l'élection présidentielle 2024, Ron DeSantis, y a prononcé un discours. Le maire de Jérusalem, Moshe Lion, a également pris la parole. Ce dernier a par ailleurs, rencontré le coprésident du MOTJ, Larry Mizel, et le directeur des opérations, Jonathan Riss.
[caption id="attachment_53416" align="alignnone" width="300"] (Crédit: Moshe Lion DR)[/caption]
Une coopération renforcée
Le directeur général de la ville a désigné Ariela Rejwan, son adjointe en charge de la culture et des loisirs, pour représenter l’institution. Un communiqué de la municipalité indique que "le musée de la Tolérance travaille en coordination et en partenariat avec la municipalité de Jérusalem". Il précise que les responsables municipaux concernés visiteront le musée dans les prochains jours afin d'établir un calendrier pour l'ouverture à temps plein du bâtiment. Il a ajouté que la coopération serait "maximisée" dans l'intérêt des habitants de Jérusalem et des nombreuses délégations d'Israël et du monde entier qui visiteront le bâtiment. Avec une superficie de 17 500 mètres carrés et un coût de construction foisonnant les 230 millions de dollars, cette gigantesque bâtisse est quatre fois plus grande que Yad Vashem, le musée de la Shoah du pays. Les visiteurs du 27 avril dernier ont pu visiter les deux étages supérieurs, reliés par un escalier flottant. Les sols de couleur blanc cassé sont fabriqués à partir du même marbre portugais "Moca Crème" que l'extérieur. Les chaises de l'auditorium de 400 places proviennent d'Italie, tandis que les plafonds du bâtiment intègrent un traitement acoustique haut de gamme provenant d'Allemagne. Les fenêtres allant du sol au plafond et donnant au sud sur le parc de l'Indépendance ont été installés afin de minimiser la chaleur ainsi que la réverbération. Pour Jonathan Riss, tous ces équipements ont pour but de créer l’atmosphère la plus agréable possible afin de favoriser le dialogue. [caption id="attachment_212849" align="alignnone" width="300"] ((c) musée de la Tolérance de Jérusalem)[/caption] Le complexe se compose d’un amphithéâtre à ciel ouvert de 1 000 places, avec une scène pour le théâtre et les concerts, qui se transforme en salle de cinéma en appuyant sur un simple bouton. Des piliers portant des projecteurs disparaissent dans le sol, tandis qu'un écran géant sort de terre. Le premier sous-sol contient un théâtre de 150 places ainsi qu’une série de salles vertes pour les artistes. Il accueillera à terme un musée pour enfants, qui s'étendra sur 1 300 mètres carrés. Le sous-sol inférieur quant à lui, contient les prémices d'un musée pour adultes qui occupera 3 000 mètres carrés. Quant à l’extérieur du musée, il est censé ressembler à un pont qui relie la Jérusalem orientale (arabe) et la Jérusalem occidentale (juive), autrement dit, la vieille ville et la nouvelle ville.Des travaux toujours en cours
Le bâtiment n’étant pas encore tout à fait terminé, Jonathan Riss, a déclaré au Times of Israël qu'il faudrait encore 18 mois pour achever la construction. Cet Israélien basé à Denver, dans le Colorado, participe activement au projet depuis 23 ans, aidant l’institution à traverser les hauts et les bas. C’est notamment l’inachèvement des deux étages inférieurs qui a entravé les relations entre le musée et la ville. L'année dernière, la municipalité de Jérusalem, à bout de patience, a tenté d'annuler un accord autorisant le musée à construire un auditorium sur la place des Chats, juste en face du bâtiment du musée. Annoncé pour la première fois en 2000 par le rabbin Marvin Hier, doyen et fondateur du Centre Simon Wiesenthal et de son musée de la Tolérance à Los Angeles, le premier projet a été réalisé par le célèbre architecte Frank Gehry avant d’être abandonné en 2010. Les architectes israéliens Bracha et Michael Chyutin ont repris la suite du chantier. Ils ont notamment conçu la structure actuelle. Lorsque l'Autorité israélienne des antiquités a entamé ses habituelles fouilles de sauvetage avant la construction, des rapports ont fait état de l'exposition de tombes et de restes humains, ce qui a incité une organisation affiliée à la branche nord du mouvement islamique, désormais illégale, à déposer une requête auprès de la Haute Cour pour s'opposer aux travaux. Le tribunal a suspendu les fouilles en 2005, mais a décidé en 2008 que la construction pouvait reprendre. La crise financière mondiale a alors entamé le bilan du musée. La construction a finalement repris, mais n'était pas encore achevée lorsque la pandémie de coronavirus a éclaté, laissant les travailleurs chinois bloqués en Chine et retardant les travaux d'architecture des musées réalisés par une entreprise américaine.Vers un renouvellement du Conseil d’Administration du musée
Plus récemment, le projet souhaité par Jonathan Riss, en étroite collaboration avec Larry Mizel, serait de rajeunir le Conseil d'Administration du musée. Le milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams, qui a organisé plusieurs événements sportifs et culturels internationaux de haut niveau dans la capitale, fait partie des nouveaux administrateurs du comité. Les noms des nouveaux membres du conseil d'administration seront annoncés dans les semaines à venir. Charlayne VilmerGalerie photos
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