L’antisionisme, une idéologie fondée par Staline. Par Guy Konopnicki

Culture.

L’antisionisme, une idéologie fondée par Staline. Par Guy Konopnicki
Guy Konopnicki Crédit : Nellu Cohn/RadioJ
Sans surprise, l’Assemblée nationale a repoussé, par un vote massif, la résolution présentée dans le cadre d’une niche parlementaire du groupe communiste, résolution qui accusait l’État d’Israël d’apartheid et proposait de légaliser le boycott des produits israéliens et d’instituer un embargo sur les armes… Sans surprise, plusieurs députés de La France Insoumise avaient signé le texte avec leurs camarades communistes, et ces doux démocrates l’ont bien évidemment voté. On comprend bien sûr que le député Adrien Quatennens, préfère les lois inspirées de la Charia, appliquées à Gaza et en Iran, lois qui, contrairement à celles d’Israël, permettent à tout homme de frapper sa femme. S’il était député au Parlement iranien ou membre de l’autorité de fait qui gouverne Gaza, Adrien Quatennens n’aurait jamais été poursuivi pour avoir giflé plusieurs fois sa compagne. Au contraire, l’épouse rebelle encourait le fouet, comme les femmes iraniennes qui refusent de porter le voile. Un seul député socialiste, Jérôme Guedj s’est prononcé contre le texte présenté par les communistes. Le groupe socialiste s’est lâchement abstenu, hélas, le parti d’Olivier Faure n’est plus celui de Léon Blum, qui co-présida avec le socialiste autrichien Friedrich Adler le Comité socialiste International pour le foyer juif de Palestine. Le temps n’est plus de ces grandes figures socialistes engagées aux côtés d’Israël, Pierre Mauroy, Gaston Defferre, Jean Poperen, entre autres, le PS préfère oublier que François Mitterrand fut le premier président français à se rendre à la Knesset, le 4 mars 1982, quand Menahem Begin était Premier ministre d’Israël et Itzhak Shamir ministre des Affaires étrangères. Ce PS qui entretenait d’étroites relations avec le parti travailliste d’Israël n’est plus que l’ombre de lui-même. Il ne reste qu’un seul socialiste à l’Assemblée nationale, Jérôme Guedj. Une semaine avant le débat sur la résolution communiste condamnant Israël, Europe Ecologie - Les Verts organisait au Sénat un colloque sur la résurgence de l’antisémitisme et son ancrage à gauche. Initiative courageuse, où pour la première fois les Verts ont invité le président du CRIF, Jonathan Arfi, et plusieurs personnalités juives dont le rabbin Émile Ackermann, où l’on a entendu des dirigeants écologistes, comme le sénateur Guy Bennaroche et l’eurodéputé Yannick Jadot, ex-candidat à la présidentielle, lancer une réflexion sur l’antisémitisme de gauche, travesti en antisionisme. À l’Assemblée nationale, la majorité des 23 membres du groupe Europe écologie n’a pas pris part au vote. Ce n’est pas très audacieux, mais au moins les écolos sont-ils la seule formation de la NUPES à engager une réflexion sur l’antisémitisme de gauche. Huit députés écolos ont cependant voté la résolution scélérate des communistes, et, parmi eux, l’inévitable Sandrine Rousseau, qui ignore visiblement l’histoire féministe de l’état d’Israël, où les femmes sont citoyennes, soldates, magistrates, députées, ministres, l’état d’Israël dont le gouvernement fut par deux fois, dirigé par des femmes, Golda Meïr et Tsipi Livni. Mais quand il s’agit d’Israël, Sandrine Rousseau vote avec Adrien Quatennens, sans plus de considération pour les femmes opprimées, fouettées et assassinées en terre d’islam. L’opération des députés communistes se solde par un échec, c’est heureux. Les formations de la majorité présidentielle ont fait bloc, contre la diabolisation d’Israël, comme les Républicains… Un député d’extrême-droite s’est même offert le luxe d’une critique fort bien construite de l’indignation sélective des communistes, qui ciblent Israël mais ne jugent pas utile de présenter de résolution sur la Chine, ou sur les femmes iraniennes… Les communistes, dans leur acharnement contre Israël ont offert au Rassemblement National l’occasion de se blanchir de l’antisémitisme de ses fondateurs. C’est tout de même ballot… Bien sûr, les députés communistes Jean-Paul Lecoq, qui présentait la résolution et Elsa Faucillon, députée d’un cinquième des inscrits sur un territoire perdu de la République, vaste désastre d’urbanisme qui s’étend de Gennevilliers à Colombes, Jean-Paul Lecoq et Elsa Faucillon jurent que l’on insulte le passé des communistes, en les accusant d’antisémitisme. Ils le connaissent mal, ce passé… Enfin, ils ne veulent pas le connaître. Il faut encore, leur répéter quelques vérités. Les derniers juifs persécutés et assassinés en Europe n’étaient pas les victimes du nazisme, mais celles des régimes communistes d’Union Soviétique, de Tchécoslovaquie, de Hongrie, de Roumanie et, last but not least, de Pologne. L’antisionisme est une idéologie criminelle et antisémite, fondée par Joseph Staline. Le Père des peuples se piquait d’être un grand linguiste, il a fait du mot sioniste le synonyme de juif. Israël a bien des défauts, mais plus du quart de sa population juive y a trouvé refuge, fuyant les persécutions antisémites des régimes communistes, de Hongrie, de Roumanie, de Pologne et d’Union Soviétique. À quoi il faut ajouter plus d’un million de juifs des pays arabes, longtemps alliés de l’URSS. Israël est aussi l’enfant de l’échec des révolutions du XXème siècle, qui engendrèrent les régimes communistes et les diverses dictatures installées au nom de la libération des anciens peuples coloniaux. Les communistes ne sont pas les mieux placés pour venir contester le caractère juif de l’état d’Israël. Mais, c'est plus fort qu’eux, l’antisionisme est le dernier de leurs dogmes fondateurs… Guy Konopnicki

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