Arié Bensemhoun : « Commémoration de la Nakba par l’Assemblée générale des Nations unies »

Israël.

Arié Bensemhoun : « Commémoration de la Nakba par l’Assemblée générale des Nations unies »
(Crédit : TV de l'ONU)

Vous revenez aujourd’hui sur la première « Journée de commémoration spéciale » de la Nakba organisée lundi dernier par l’Assemblée générale des Nations unies. Qu’est-ce que la Nakba et que signifie-t-elle? 

Bonjour Léa. Pour la première fois, l’Assemblée générale des Nations unies décidait de commémorer ce lundi ce que les Palestiniens appellent la catastrophe : la création de l’État d’Israël le 14 mai 1948. 

C’est ce que signifie le mot « nakba » en arabe. 

La résolution 181 de 1947 qui prévoyait la partition de la Palestine du mandat britannique en un État Juif et un État Arabe a été rejeté par les pays arabes qui ont déclaré la guerre au jeune État d’Israël pour le détruire et jeter les Juifs à la mer. 

Les conséquences humanitaires et politiques de cette agression nourrissent encore aujourd’hui une vision profondément partiale et erronée du conflit Israélo-Arabe. 

Les déplacements de populations qui sont hélas la constante de tous les conflits, ont été la conséquence de l’incitation des armées arabes à fuir la vie « sous l’ombre sioniste ». 

En a découlé la question des « réfugiés » palestiniens et son instrumentalisation qui perdure, dans les imaginaires comme sur la scène internationale. 

L’inventeur du concept de la Nakba, l’historien syrien Constantin Zureiq, déplorait dans son ouvrage fondateur Le Sens du Désastre paru en 1948 que « la dispersion soit devenue le sort des Arabes plutôt que celui des Juifs ». Tout est dit !

Peut-on donc parler de réécriture traumatique pour la Nakba, comme prétexte à une stratégie palestinienne plus générale qui aurait conquis les institutions internationales ?

Tout à fait, d’ailleurs Mahmoud Abbas ne s’en est jamais caché. Il suffit de voir son utilisation obsessionnelle de l’Assemblée générale et du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour faire passer des résolutions condamnant Israël et nier sa légitimité et son existence. 

C’est précisément par cette posture victimaire que la Palestine peut exister au sein des Nations unies. 

Jouissant du statut d’État observateur non-membre, il lui est plus facile d’axer son combat sur la nazification de l’État juif, comme le prouve le dernier dérapage d’Abbas dans son discours à la tribune, comparant « les mensonges des sionistes » à la propagande de Goebbels. 

À cet égard, il est utile de rappeler que le narratif palestinien dresse un parallèle entre la Nakba et la Shoah, vision largement répandue au sein des opinions publiques des pays arabes et parmi les soutiens de la cause palestinienne dans les pays occidentaux. Déformation historique utile à des dirigeants corrompus qui, en justifiant ainsi un discours de haine à l’égard de l’État d’Israël et des Juifs, se dédouanent de toute responsabilité dans l’enlisement du conflit, depuis plus de sept décennies.

Comment a réagi la communauté internationale à la tenue de cette journée ?

Israël a tenté de démontrer l’inanité et l’incurie du discours palestinien. Face à l’exhortation indigne à suspendre Israël de l’Organisation, et la rengaine habituelle sur l’occupation, la colonisation et le non-respect des droits des Palestiniens, l’ambassadeur israélien Gilad Erdan a fustigé cette inversion victimaire en rappelant que les Nations unies étaient elles-mêmes à l’origine de la création de l’État d’Israël. 

Il a brillamment dénoncé le déshonneur de la Communauté internationale dans son entêtement à accabler Israël, mais seulement 45 États auraient boycotté l’événement, preuve hélas que le récit mensonger des Palestiniens continue d’être soutenu par une majorité d’états membres de l’ONU, parmi lesquels de nombreux pays européens… dont la France.

Mais le monde a changé et les paramètres du conflit ont évolué. Les Accords d’Abraham sont passés par là. Il s’agit aujourd’hui de concevoir le Moyen-Orient et ses dynamiques en termes de coopération économique et sécuritaire, dans le but de parvenir à la paix. 

Les Palestiniens s’y refusent toujours, l’Europe et la France en particulier évoluent lentement sur ces questions. Plus personne n’est dupe des véritables causes de ce conflit qui n'a que trop duré. Le rejet massif de la résolution sur l’Apartheid à l’Assemblée nationale apparait comme une lueur d’espoir… et la route est encore longue.

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