Élisabeth Borne a dévoilé des objectifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030

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Élisabeth Borne a dévoilé des objectifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030
(Crédit : DR)
Devant le Conseil national de la transition écologique, la feuille de route gouvernementale ambitionne ainsi de réduire de pas moins de 50 % les émissions domestiques par rapport à 1990, pour atteindre 270 millions de tonnes équivalent CO2 par an en 2030, le plan prévoit par exemple de passer de 1% de voitures électriques dans le parc automobile français à 15 % en 2030. Premiers sollicités, le logement et les transports fournissent les plus fortes marges de progrès, de même que la décarbonation des sites industriels, gros consommateurs de pétrole et de gaz. Les transports forment le premier poste d'émissions du territoire (environ un tiers du total), et la circulation ne cesse d'augmenter. L'Etat compte notamment sur l'électrification des voitures et le covoiturage, source notable d'économies de carbone selon le gouvernement, mais aussi sur un effort sur la logistique dans un contexte de boom des livraisons à domicile. Dans le logement, il table sur la rénovation performante et le changement des modes de chauffages. Dans l'agriculture, il est question de gains sur l'élevage et les engrais azotés. Mais quid de la mise en œuvre ? De l'acceptation des acteurs ? A Matignon, on assure que cela peut avancer pour se régler d'ici l'automne. La moitié des leviers recensés sont déjà engagés (soutien à l'achat de voitures électriques, loi sur les énergies renouvelables, interdiction de nouvel équipement en chaudières fioul...). Pour le reste, des réunions sont prévues entre ministres et acteurs concernés (énergie, agriculture, etc.), pour affiner ce plan d'ici fin juin et la tenue d'un "conseil de planification écologique" autour d'Emmanuel Macron. Matignon évoque aussi les discussions déjà en cours avec les collectivités et l'aboutissement des renégociations des contrats de plan Etat-Région à la rentrée. Sur le fond, certains sujets apparaissent en tout cas plus simples que d'autres. Certains leviers seront mécaniques, par exemple la meilleure efficacité des voitures nouvelles. D'autres sont plus épineux. Quel avenir pour les chaudières à gaz ? Le plan attend une économie conséquente de 8 millions de tonnes de CO2 par an de leur recul dans le logement, mais la décision n'est pas tranchée sur le comment. On peut augmenter les aides ou passer par la voie réglementaire, résume-t-on à Matignon: "deux possibilités, pas les mêmes facilités d'exécution et d'acceptabilité. C'est ce genre de choses qu'on veut continuer à bien discuter pour qu'à la fin cela marche bien". Epineux aussi, le recul de l'artificialisation des sols. "La moitié de l'effort sera accompli par les entreprises ? et notamment les grandes entreprises ; un quart par l'État et les collectivités ; et le dernier quart par les ménages", insiste Elisabeth Borne. Sur le financement, le gouvernement ne livre pas de chiffres. Mais le même jour l'économiste Jean Pisani-Ferry a estimé, dans un rapport remis à la Première ministre, à 25 à 34 milliards d'euros l'investissement public annuel d'ici 2030. "Et là, je n'ai rien vu de nouveau" dans les annonces, constate Benoît Leguet, directeur de l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE), qui se félicite toutefois de cette "grosse nouveauté": "une première répartition de l'effort à réaliser par chaque secteur". Christophe Dard

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