Les signaux inquiétants s'accumulent depuis quelque temps sur le front nord d'Israël. Suffisamment pour qu'Israël décide d'adresser un avertissement direct et public au Hezbollah. C'est le chef des services de renseignements de Tsahal qui s'en est chargé le 22 mai. "Il est possible que l'ennemi se leurre sur notre compte et veuille défier notre doctrine de défense. Qu'ils ne s'y trompent pas : l'usage de la force depuis le Liban ou la Syrie contre Israël peuvent entrainer une escalade et une confrontation de grande envergure entre Israël, le Hezbollah et le Liban" a déclaré le général Aaron Haliva. Mise en garde du même genre le lendemain de la part du chef d'état-major de Tsahal : "Le Hezbollah ne veut pas risquer de guerre globale contre Israël. Il croit comprendre comment nous fonctionnons et ça l'amène à nous provoquer là où il croit que cela ne risque pas d'entrainer une guerre" a affirmé le général Herzi Halevi. Les responsables de la défense israélienne ont plusieurs événements en tête. Le plus récent remonte au 21 mai. La milice chiite libanaise a organisé un exercice militaire près de la frontière israélienne, auquel il a convié une délégation de journalistes. Le Hezbollah a simulé devant la presse la prise d'un village israélien frontalier et la capture de soldats de Tsahal. Un message clair adressé à Israël : les miliciens libanais pro-iraniens sont parfaitement opérationnels et prêts à lancer une attaque à tout moment. Sans oublier un autre incident, bien réel celui-là, à la mi-mars. Le Hezbollah avait envoyé un terroriste depuis le Liban jusqu'à Meggido, une soixantaine de kilomètres plus au sud en territoire israélien, où il avait fait exploser une bombe de forte puissance, qui avait grièvement blessé un automobiliste. Et environ deux semaines plus tard, le Hezbollah avait permis à une antenne du Hamas au sud-Liban de tirer une salve de roquettes contre le nord d'Israël. A chaque fois, des provocations contrôlées pour ne susciter qu'une riposte ponctuelle d'Israël. Mais qui montrent aussi un regain d'assurance de la part de l'organisation libanaise pro-iranienne et de son dirigeant Hassan Nasrallah, qui teste les limites d'Israël, dont il pense que la réactivité s'est émoussée et qu'il est désormais possible de reprendre la guerre de harcèlement que le Hezbollah avait abandonnée, après les coups très durs qu'il avait subis durant la seconde guerre du Liban de 2006. On voit aussi que le Hezbollah a encore renforcé sa présence près de la frontière israélienne, en déployant des unités de ses forces spéciales Radwan, entrainées à une invasion en territoire israélien, et aussi en installant des postes d'observation, présentées ceux d'une prétendue organisation de protection de l'environnement. Sauf que ceux qui y font le guet ne sont pas là pour observer les oiseaux. Hassan Nasrallah continue de caresser son rêve de conquête de la Galilée, un de ses grands thèmes de discours de propagande, mais qu'Israël prend très au sérieux. Tsahal considère qu'une confrontation avec le Hezbollah commencera par une offensive de l'organisation pro-iranienne, qu'il lui faudra repousser avant d'envahir à son tour le sud-Liban pour déplacer le front le plus vite possible sur le terrain ennemi et les forces israéliennes s'entrainent en conséquence.
Mais avant d'en arriver à cette extrémité, la priorité est de rétablir la dissuasion et faire comprendre au Hezbollah ce qu'il risque à jouer avec le feu. Le conseiller israélien à la Sécurité Nationale Tsahi Hanegbi a confirmé - sans entrer dans les détails - qu'Israël avait bien riposté à l'attentat du Hezbollah du mois de mars. De la même manière que la milice chiite n'avait pas signé son attentat, Israël n'a pas signé non plus sa réponse, évitant ainsi d'entrer dans une confrontation directe.
Pascale Zonszain
Israël au Hezbollah : Ne jouez avec le feu
Actualités.
Publié le
24/05/2023 à 08h49 - Par Gabriel Attal
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