Les roquettes, une nouvelle étape terroriste en Judée-Samarie ?

Israël.

Les roquettes, une nouvelle étape terroriste en Judée-Samarie ?
(Crédit : DR)
Le tir a été effectué lundi matin. Deux roquettes lancées depuis le secteur de Djénine, dans le nord de la Samarie. La première est retombée sur place. La seconde en revanche s'est abattue quelques centaines de mètres plus loin, à 150 mètres au sud de la barrière de sécurité, donc toujours à l'intérieur de la Samarie, mais non loin du mochav de Ram-On, sur les collines du Gilboa. La roquette, de fabrication artisanale a été tirée par une organisation intitulée les "bataillons Ayache", une référence au spécialiste en explosifs du Hamas, éliminé par Israël en 1996. Alors, la roquette tirée hier ne représentait pas de menace pour les localités israéliennes, selon ce qu'a assuré le porte-parole de Tsahal. Mais personne en Israël n'a oublié que la campagne des roquettes du Hamas à Gaza avait commencé exactement de la même manière, il y a un peu plus de 22 ans, avec une première roquette Qassam, tirée sur la ville de Sdérot. On sait ce qui s'est passé depuis. Cela fait déjà plusieurs mois que les organisations terroristes et en particulier le Jihad islamique tentent de développer des roquettes dans la région de Djénine. Le mois dernier la même organisation avait revendiqué un tir qui s'était révélé n'être qu'une fausse roquette. Mais cette fois, clairement, on a franchi une étape. Le risque de voir les organisations terroristes en Judée Samarie se doter aussi de roquettes n'est pas nouveau et est pris en compte par les services de sécurité israéliens. Mais pour l'instant, la menace immédiate reste celle des fusillades terroristes et des tentatives d'attaques quotidiennes que Tsahal et le Shin Beth parviennent à enrayer, même si malheureusement, celles qui passent, sont meurtrières. Aujourd'hui, les forces de sécurité israéliennes peuvent opérer partout où c'est nécessaire, sans avoir besoin de reprendre les villes palestiniennes, comme c'était le cas pendant la seconde intifada du début des années 2000. Il faut se souvenir qu'à l'époque, Tsahal s'était retiré pour laisser le contrôle sécuritaire à l'Autorité Palestinienne. Maintenant, les risques aussi ont évolué comme on l'a vu à Djénine, où c'est une véritable guérilla que livrent les organisations terroristes qui attendent les soldats israéliens pour les attaquer à domicile. Et puis, il y a la question de l'Autorité Palestinienne. Là où elle est encore présente, comme à Ramallah ou à Bethléem, il n'y a pas - ou peu - de terrorisme. En revanche, Djénine ou Naplouse, qu'elle ne contrôle plus du tout, sont devenus des camps retranchés terroristes. Si Tsahal décide de les éradiquer, il faut savoir ce qu'on fait après. Soit on reste sur place, ce qui veut dire renoncer totalement au modèle de l'autonomie palestinienne. Soit on ressort, mais si l'Autorité Palestinienne ne prend pas le relais, alors le chaos se rétablira très vite. Donc, c'est au moins autant une décision stratégique que politique. Et les attaques d'extrémistes juifs contre des localités palestiniennes, comme les appels à relancer l'opération Rempart sans un objectif précis, ne font là encore qu'alimenter le chaos.   Pascale Zonszain

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