A-L Petel (députée Renaissance) : «Je ne l'appelle pas le petit Nahel, je l'appelle le délinquant»

France.

A-L Petel (députée Renaissance) : «Je ne l'appelle pas le petit Nahel, je l'appelle le délinquant»
Crédit : DR

Dans un article du quotidien La Provence, publié samedi, l’élue Renaissance Anne-Laurence Petel considérait qu’il y avait quelque «chose d’assez bizarre dans le traitement médiatique» de la mort de Nahel.

Pas de politiquement correct pour l’élue de la majorité présidentielle

La députée Renaissance Anne-Laurence Petel s’est distinguée par une prise de position qui détonne dans le paysage politique et surtout de la majorité qui marche sur des oeufs. Dans un article du quotidien La Provence , daté de samedi, l’élue d'Aix-en-Provence et du Pays d'Aix sans langue de bois sur les  émeutes urbaines qui avaient secoué le pays. Elle notait une «chose assez bizarre dans le traitement médiatique» autour de la mort de Nahel. Un jeune qu’elle ne souhaitait pas qualifier de «petit», et qu’elle voulait «appeler le délinquant.»

« Ça ne justifie pas qu’il meure »

«Dans le moment où ça explose, pour gérer l'apaisement, on oublie de remettre parfois les choses à leur place», écrivait d’ailleurs la parlementaire. «Un jeune homme de 17 ans qui conduit une voiture sans permis, une berline immatriculée en Pologne, ce qui est à peu près le symbole du trafic de drogues, qui refuse d'obtempérer une première fois, puis une deuxième fois, ça ne justifie aucunement le fait qu'il meure, mais ça explique qu'il se retrouve devant la police», avait-elle lancé. Un discours inhabituel dans un contexte social très sensible. D’après Anne-Laurence Petel, «c'est très important d'utiliser une sémantique qui convient». «Arrêter ce jeune homme, ça n'était pas un acte de racisme», avait-elle  lancé pour pourfendre  l’attitude d’une partie de la gauche à l’encontre des forces de l’ordre.

La colère de la gauche et la persistance de l’ élue Renaissance

Des paroles qui ont rapidement provoqué l’ire de ce camp politique. Et notamment du député LFI Antoine Léaument : «Dire que c'est nous qu'on appelle “La France incendiaire”. Allez jusqu'au bout de votre idée, Anne-Laurence Petel : La peine de mort est donc justifiée ? Un peu de courage, utilisez la “sémantique qui convient”. Votre déchéance morale est totale.»

Anne-Laurence Petel a répondu vertement, dans une autre publication lundi soir, à l’attaque sévère de l’Insoumis : «J'ai dit exactement le contraire de ce que vous prétendez, mais je persiste, faire la différence entre un délinquant et un jeune des quartiers, c'est primordial pour les jeunes des quartiers, dont la grande majorité ne sont pas des délinquants.»

La députée EELV Sandrine Rousseau a fustigé le discours de sa collègue. «Si votre fils avait été tué à l'âge de 17 ans, vous auriez parlé d'un enfant, vous auriez dit combien il était drôle et gentil, qu'il était tout pour vous. Vous auriez détesté qu'on salisse sa mémoire avec des qualificatifs abjects comme “petit ange parti trop tôt”», a-t-elle affirmé.

L’élue parisienne de la Nupes «vise les propos haineux et sarcastiques qui sont, eux, à vomir.»

La Macronie n’est pas restée insensible

La députée Renaissance de Paris Caroline Yadan a remercié sa collègue «pour ces éclaircissements». «Faire la distinction entre les “jeunes des quartiers” et les “délinquants” est plus que salutaire s’est elle rassurée. Tous les jeunes et heureusement, ne sont pas des délinquants, loin s'en faut. Mais quand ils commettent des actes délictueux, il est nécessaire de n'être pas dans le déni.» Mais aucun autre élu Renaissance ne s’est aventuré à soutenir l’élue iconoclaste.

Michel Zerbib

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