Le Hezbollah maintient le conflit en stand-by sur la frontière nord d'Israël

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Le Hezbollah maintient le conflit en stand-by sur la frontière nord d'Israël
(Crédit : DR)
Samedi c'est un groupe de civils et de journalistes conduit par un député libanais entré en territoire israélien, qui a été refoulé par Tsahal. Un incident de plus qui porte la signature du Hezbollah. Plusieurs facteurs expliquent ce regain d'activité. D'abord, le calendrier. Le 12 juillet 2006, éclatait la seconde guerre du Liban. Il y a donc tout juste 17 ans. Et Hassan Nasrallah reproduit le même scénario de provocations en série sur la frontière, de prétendues manifestations civiles mais aussi d'actions militaires, comme avec l'installation depuis le début du mois de juin de ce campement sur le versant israélien de la frontière dans le secteur de Har Dov. Et d'ailleurs, la localisation de ces provocations n'a rien d'aléatoire ni de spontané. Exemple de Har Dov : la zone, appelée aussi "les fermes de Sheba", est située sur la partie orientale de la frontière. Et si elle intéresse tellement le Hezbollah, c'est parce que le Liban en revendique la souveraineté, alors que c'est sur la Syrie qu'Israël l'avait conquise en 1967. Et donc, l'Onu avait validé le tracé de la ligne de frontière qui laissait Har Dov du côté israélien, en attendant le jour hypothétique, où Israël négociera avec la Syrie. Autre zone litigieuse : le village de Radjar. Il s'agit d'une localité arabe alaouite, située à cheval sur la frontière. En décembre dernier, Israël a achevé de construire une barrière de séparation, de son côté de la frontière, permettant de désenclaver le village. Mais le Hezbollah accuse Israël de violation de la souveraineté libanaise.  Cela permet à l'organisation pro-iranienne de maintenir le conflit en stand-by, et de le réactiver au moment qu'il jugera opportun. Mais ce n'est pas seulement un litige frontalier. Depuis un peu plus de deux ans, Israël a entrepris d'ériger un mur de sécurité à l'intérieur de son territoire, sur toute la ligne frontalière avec le Liban, et qui comporte aussi une partie souterraine, destinée à repérer et à enrayer le percement de tunnels d'incursion en territoire israélien, sur le modèle de ce qui a été construit le long de la Bande de Gaza. Ce qui évidemment contrarie beaucoup les plans d'attaque de la milice chiite libanaise. Le Hezbollah a créé une unité dédiée, la "force Radwan", dont le rôle devra être de prendre une localité israélienne dès le début des hostilités, de capturer des soldats et des civils, en plus des bombardements intensifs sur Israël, grâce à l'énorme arsenal de missiles et de roquettes de l'organisation pro-iranienne. Mais l'option diplomatique n'est pas abandonnée. Il y a quelques jours, l'émissaire du président Biden était à Jérusalem pour discuter du dossier. Et on se souvient que c'était déjà Amos Hochstein qui était à la manœuvre, l'an dernier, quand les Etats-Unis avaient servi de médiateur entre Israël et le Liban pour régler leur litige de frontière maritime, pour l'exploitation du champ gazier de Karish. A ce stade, le commandant de Tsahal pour la région nord, assure que la probabilité d'une confrontation à court terme avec le Hezbollah, reste basse. Mais dans cette région, on sait qu'il peut suffire d'un incident pour mettre le feu aux poudres. Pascale Zonszain

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