Israël près du point d'ébullition ?

Israël.

Israël près du point d'ébullition ?
Manifestation contre la réforme du système judiciaire en Israël Crédit : capture d'écran twitter
Rien de vraiment nouveau dans le discours de Benyamin Netanyahou hier soir. L'allocution du Premier ministre s'adressait d'abord aux adversaires de la réforme et au public plus hésitant. Il a réaffirmé que l'Etat d'Israël resterait démocratique et libéral, et qu'il ne fallait pas craindre l'avènement d'une théocratie. Benyamin Netanyahou a fait porter la responsabilité de la crise sur l'opposition, qui n'a pas su prendre la main tendue par la coalition et sur les contestataires, en particulier les réservistes qui protestent contre la réforme et qui par leurs menaces de ne plus faire leurs périodes de volontariat, creusent la fracture dans la société et menacent sa sécurité. Pour le reste, rien de nouveau. La porte reste ouverte à la concertation, mais le texte qui doit être voté la semaine prochaine, passera en l'état. Et plus on s'approche de l'échéance du vote à la Knesset, plus on se rapproche aussi du point d'ébullition. Le président de la centrale syndicale a proposé une médiation, mais certains grands patrons se sont rangés du côté de la contestation. En fait, on est à peu près revenu à la situation qui prévalait à la fin du mois de mars, sauf que personne ne semble prêt à sauter le pas, dans un sens ou dans l'autre. Le Premier ministre table peut-être sur un pourrissement pour obtenir un compromis a minima, sinon avec les partis d'opposition, du moins avec le public. Mais ce ne sera que dans la phase ultérieure de la réforme. En attendant, chaque camp reste sur ses positions. Les manifestations sont devenues quotidiennes et même nocturnes, comme on l'a vu cette nuit. Et les partisans de la réforme annoncent pour dimanche soir un contre-rassemblement à Tel Aviv. Le discours public se radicalise de plus en plus avec des prises de parole pour et contre, toujours plus alarmistes. L'ancien patron du Shin Beth, les services de sécurité intérieure d'Israël, Nadav Argaman, craint que le pays soit au bord de la guerre civile et en accuse le Premier ministre. Le ministre Likoud David Amsalem de son côté, accuse la Conseillère juridique du gouvernement d'encourager le chaos. Et il y a aussi cette nouvelle polémique autour d'un clip vidéo, viral depuis hier sur les réseaux sociaux, qui met en scène un soldat qui meurt au combat parce qu'un pilote de chasse lui refuse son soutien aérien s'il ne dit pas qu'il est contre la réforme. Ça peut sembler anecdotique, mais c'est aussi un symptôme du climat de ces derniers jours. On voit donc mal ce qui pourrait renverser la vapeur. Peut-être un appel, lancé hier par des dizaines de personnalités, adversaires et  partisans de la réforme mais aussi non engagées - dont de nombreux rabbins - qui s'inquiètent de la dérive, et qui appellent pour dimanche matin à une prière collective au Kotel, suivie d'une marche, sous forme de chaine humaine qui partira du mur d'enceinte du Temple pour rejoindre la Knesset, et symbolisera le lien entre les deux caractères de l'Etat d'Israël, juif et démocratique. Dans quelques jours, le 27 juillet, ce sera aussi le 9 du mois de Av, qui marque dans le calendrier hébraïque la date de la destruction du Temple, causée par la division du peuple. La référence est claire. Pascale Zonszain

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