Après le vote de la Knesset

Israël.

La Knesset a adopté hier la loi qui limite les pouvoirs d'interprétation des juges sur les décisions du pouvoir exécutif. Ce qui va permettre à la majorité parlementaire de respirer.La première partie de sa réforme a fini par passer. Elle tenait à cette victoire après avoir dû accepter de discuter d'un compromis avec l'opposition, après la première vague de contestation du printemps. Le ministre de la Justice Yaïr Levin s'est félicité du succès, le ministre nationaliste Itamar Ben Gvir a promis que ce n'était qu'un début et que la coalition allait s'atteler à la suite de la réforme dès la prochaine session du parlement à l'automne, avec notamment un changement sur le mode de sélection des juges. Pourtant, rien n'est encore scellé, puisque la balle passe maintenant dans le camp de la Cour Suprême, qui a été saisie dès hier de plusieurs requêtes en annulation du texte. Reste à savoir si les juges accepteront de débattre de la validité de la loi, qui est aussi un amendement à une loi fondamentale. Et normalement, la Haute Cour s'abstient de toucher à ce type de loi. Et la contestation ne va pas s'arrêter sur une défaite. On a vu que les manifestations ont continué hier soir, après le vote de la Knesset. Sur le plan politique, Benyamin Netanyahou va tenter de calmer le jeu. Il a suivi l'aile dure de sa coalition, son ministre de la Justice et ses alliés nationalistes qui ont refusé tout compromis de dernière minute en vue d'atténuer la portée de la loi. Le chef du gouvernement va essayer de proposer que la suite de la réforme fasse l'objet d'un consensus, sous une forme de débat qui pourrait se poursuivre sous l'égide du président Herzog ou sur une autre formule. Pas certain que l'opposition le suive, surtout au vu des résultats des tentatives précédentes. Mais il faut aussi calmer l'ensemble de la partie. Ce qui veut dire aussi par exemple, les relations extérieures. Moins de deux heures après le vote de la Knesset, à Washington la Maison Blanche se fendait d'une déclaration pour déplorer que le vote ait eu lieu avec la plus courte majorité possible", d'autant que l'opposition a choisi de boycotter le scrutin pour bien marquer son désaccord. Et l'administration Biden réitère sa recommandation de consensus autour de la réforme. Ce qui ne va pas simplifier le travail de Benyamin Netanyahou, déjà sous le feu des critiques du président Biden. Et hors de la classe politique, il y a bien évidemment la question des réservistes et en particulier ceux de l'armée de l'air, qui ont été plus d'un millier vendredi à signer un préavis de refus de service volontaire, si le texte devait être voté. C'est ce qui donne des sueurs froides au chef d'état-major de Tsahal, qui avait essayé hier d'être reçu par Benyamin Netanyahou avant le vote. Et c'est aussi le cauchemar du ministre de la Défense Yoav Gallant, qui a supplié jusqu'au bout ses alliés de la coalition de lâcher du lest, mais on l'a vu, sans succès. D'une manière ou d'une autre, cet épisode laissera des traces sur le modèle d'armée du peuple de Tsahal. Et il reste aussi l'interrogation économique. Hier, la bourse et le marché des devises ont été secoués par le vote de la Knesset. Là aussi, il faudra voir les répercussions à moyen et long terme. Pascale Zonszain

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