L’antisémitisme et le racisme restent élevés en France : le bilan 2022 selon la CNCDH

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L’antisémitisme et le racisme restent élevés en France : le bilan 2022  selon la CNCDH
(Crédit: DR)
La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a publié son rapport sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie en France en 2022. Si l’organe institutionnel « souligne une certaine progression de la tolérance », les faits à caractère raciste, antisémite et xénophobe « restent à un niveau élevé ».

Baisse des actes mais le niveau reste élevé pour l'antisémitisme

Dans son étude, la CNCDH observe un recul des faits antisémites, avec 436 faits recensés en 2022 d’après le Service central du renseignement territorial, soit une baisse de 25% par rapport à 2021. Les atteintes aux lieux de culte et aux sépultures sont aussi en net recul, en particulier les atteintes vis-à-vis de lieux de communauté juive (-46%). Les faits racistes officiellement enregistrés de 2021 à 2022 sont aussi en baisse de -23%. Les faits anti-musulmans (188 faits en 2022 selon le Service central) sont en légère baisse (-12%). Les actes anti-musulmans constituent 11% des faits racistes et xénophobes recensés. Dans la sphère judiciaire, le nombre de crimes et délits « à caractère raciste » enregistrés par les forces de sécurité en 2022 a connu une légère hausse : +10% avec 6 912 infractions. « Les victimes de ces faits racistes sont majoritairement les populations masculines, d’âge intermédiaire (entre 35 et 44 ans) avec une surreprésentation des étrangers ressortissants d’un pays d’Afrique (12 % pour 4 % de la population) », écrit la CNCDH.

La facilité de la haine sur les réseaux sociaux

Le rapport met l’accent aussi sur l’effet désinhibant de la propagation de la haine sur les réseaux sociaux qui a été particulièrement observé lors de deux épisodes : la crise sanitaire et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avec une recrudescence de propos antisémites.

Les recommandations de la CNDH

La CNCDH a formulé une série de recommandations adressées aux pouvoirs publics afin de lutter contre ces phénomènes de haine : une formation plus approfondie des forces de l’ordre et des magistrats en vue d’améliorer le taux de réponse des contentieux racistes ; une meilleure adaptation des sanctions aux faits et aux personnalités des auteurs d’infractions racistes (recours à des peines alternatives à l’emprisonnement avec un objectif pédagogique) ; un renseignement plus précis des types d’infraction lors de l’enregistrement des plaintes ; une évaluation de la qualité de l’accueil des plaignants ; l’organisation d’une convention citoyenne sur les migrations  et la mise en place d’un plan national d’action sur la formation à la citoyenneté numérique dans le cadre scolaire (en direction des élèves et des enseignants). Michel Zerbib

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