Procès attentat synagogue de Pittsburgh : les procureurs parlent d’un prisonnier modèle pour lequel ils ont réclamé la mort

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Procès attentat synagogue de Pittsburgh : les procureurs parlent d’un prisonnier modèle pour lequel ils ont réclamé la mort
(Crédit: Twitter)
Nouveau rebondissement dans le procès pour meurtre de 11 Juifs en 2018 : l'accusé serait peu susceptible de purger une peine dans la prison de haute sécurité Supermax. Robert Bowers pourrait être condamné à mort mais s’il était condamné à la prison à vie, il pourrait donc bénéficier de bonnes conditions pour sa « conduite modèle » Lors de l’audience sur l’examen de la condamnation à mort ou non de l’homme qui a tué 11 Juifs dans une synagogue de Pittsburgh, en 2018, la question s’est posée du nombre de juifs détenus dans des prisons fédérales. Les procureurs ont réclamé la peine de mort pour Robert Bowers, reconnu coupable de 63 chefs d’accusation le mois dernier, dont 22 sont à eux-mêmes passibles de la peine capitale. Les avocats de Bowers ont fait valoir que le Service fédéral des prisons confinerait probablement Bowers à ADX Florence, la tristement célèbre prison de haute sécurité du Colorado, plus connue sous le nom de Supermax. L’accusation a fait valoir que l’emprisonnement de Bowers à Supermax n’était pas aussi inéluctable que le prétend la défense et qu’il pourrait même purger sa peine dans une prison moins stricte, dans des conditions susceptibles d’évoluer au fil du temps. Bowers a aujourd’hui 51 ans.

Une prison pour les terroristes du marathon de Boston , d’un fondateur d’Al Qaida ou encore le serial killer Ted Kaczynski

Pour une ancienne administratrice venue témoigner, le profil de Bowers correspondait au Supermax en raison de ses crimes haineux qui ont attiré sur lui l’attention de tout le pays et même d’une partie du monde. Sont notamment détenus dans cette prison les terroristes du marathon de Boston et des Jeux olympiques d’Atlanta, l’un des fondateurs d’Al-Qaïda et, jusqu’à sa mort le mois dernier, Ted Kaczynski, connu sous le nom d’Unabomber. « Les autres détenus ne seraient sans doute pas ravis de le voir là et pourraient vouloir lui faire du mal. » Il ne s’agit pas seulement du risque pour Bowers, a-t-elle dit, mais pour les responsables de la prison qui auraient à intervenir dans l’éventualité d’une agression.

Il y a peu de population juive dans les prisons américaine : Bowers ne croit rien

Nicole Vasquez Schmitt, procureure du gouvernement fédéral, a répondu que Bowers ne serait sans doute pas une cible dans la mesure où le nombre de détenus de la même obédience que ses victimes est extrêmement faible. « Quelle est la population juive au sein du Service fédéral des prisons ? » a demandé Vasquez Schmitt à Janet Perdue, administratrice au sein du système carcéral fédéral depuis 30 ans. « Je ne saurais le dire avec précision. Mais j’imagine que le nombre est assez faible », a répondu Perdue. « Cela vous surprendrait-il de savoir que c’est moins de 3 % ? », a repris la procureure. Non, a rétorqué Perdue. Aux yeux des procureurs, la question de la population carcérale juive était pertinente car elle permettait d’infirmer l’argument de la défense selon lequel Bowers serait condamné à l’isolement, pour sa propre sécurité, en raison de la nature de son crime. En accord avec les avocats de la défense et de l’accusation, le juge Robert Colville a indiqué, suite aux témoignages jeudi, que la phase finale du procès, visant à statuer sur la condamnation à mort de Bowers, donnerait lieu aux plaidoiries finales en début de semaine.

Il suffira qu’un seul juré rejette la peine de mort pour que le juge Colville condamne Bowers à la perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle

[gallery size="medium" ids="226884"] L’attentat perpétré par Bowers a coûté la vie à Joyce Fienberg, Richard Gottfried, Rose Mallinger, Jerry Rabinowitz, Cecil Rosenthal, David Rosenthal, Bernice Simon, Sylvan Simon, Daniel Stein, Melvin Wax et Irving Younger. Ils priaient dans trois congrégations réunies sous le toît des synagogues Tree of Life, Dor Hadash et New Light.

Les familles des victimes juives ne sont pas toutes pour la peine de mort

Sept des neuf familles qui ont perdu des proches dans le massacre souhaitent que Bowers soit exécuté. Deux familles n’ont pas demandé la peine de mort, et certains membres de la communauté juive très unie de Pittsburgh, dont certains connaissaient les victimes, ont protesté contre le principe de la peine de mort. En vertu de la loi juive, la peine de mort est envisageable en certains cas, mais la tradition veut qu’elle soit que rarement, voire jamais, infligée. Les gardiens de la prison du comté de Butler, où il est incarcéré depuis son arrestation sur les lieux de l’attaque, ont témoigné plus tôt cette semaine, disant que Bowers était un prisonnier modèle». Les procureurs ont laissé entendre que Bowers lui-même pourrait souhaiter les conditions de détention de la prison Supermax. Maureen Baird, une autre experte des prisons citée par la défense, a dit de Supermax que c’était une prison austère et impitoyable où Bowers serait probablement confiné durant 22 à 23 heures par jour, aurait des contacts avec moins de sept détenus et ne serait pas autorisé à passer plus de cinq appels téléphoniques par mois.

Le Jewish Chronicle et le Pittsburgh Union Progress suivent ensemble ce procès très médiatisé

Ce procès fait les gros titres depuis son premier jour, fin mai. La phase finale s’est ouverte sur les déclarations des proches des victimes, avant d’entendre les arguments de la défense évoquant la jeunesse perturbée et parfois violente de Bowers . La semaine dernière, le juge a rejeté la demande de la défense d’exhumer le corps de Randall Bowers, le père de Bowers, qui s’est suicidé en 1979. La défense en avait fait la demande suite à l’avis d’un psychologue selon lequel Randall Bowers n’était peut-être pas son père. Randall Bowers avait en effet été diagnostiqué schizophrène, et la défense faisait valoir que Robert Bowers avait peut-être hérité de cette maladie. Argument de défense qui tente de le faire échapper à la peine de mort. Michel Zerbib
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