Londres "reconnaît" officiellement des "actes de génocide" contre les Yazidis commis par Daesh

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Londres "reconnaît" officiellement  des "actes de génocide" contre les Yazidis commis par Daesh
(Crédit : capture d'écran vidéo)
Cette reconnaissance, avant les événements marquant le 9e anniversaire des "atrocités" de l'EI à l'encontre des Yazidis, intervient suite à une décision de la justice allemande. C’est le 5ème génocide de l’histoire à être reconnu par la Grande Bretagne.

Actes de génocide de l’Etat islamique

Le Royaume-Uni a officiellement reconnu mardi que le groupe jihadiste État islamique (EI) avait commis des « actes de génocide » à l’encontre des Yazidis en 2014 en Irak. Cette reconnaissance, avant les événements marquant le neuvième anniversaire des « atrocités » commises par l’EI à l’encontre de la minorité yazidie, intervient dans la suite logique d’une décision de la justice allemande, selon la diplomatie britannique dans un communiqué.

Il s’agit du cinquième génocide reconnu par le Royaume-Uni, après la Shoah, le Rwanda, Srebrenica en Bosnie et des actes commis au Cambodge

« La population yazidie a immensément souffert aux mains de Daesh [l’acronyme en arabe de l’EI ] il y a neuf ans et les répercussions se font encore sentir aujourd’hui », a déclaré dans un communiqué le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Tariq Ahmad. Le communiqué rappelle la position du Royaume-Uni selon laquelle la qualification de génocide revient aux juridictions compétentes plutôt qu’aux gouvernements ou aux organes non-judiciaires. Cette reconnaissance de Londres suit la décision de la Cour fédérale de justice allemande, qui a confirmé le 17 janvier 2023 la condamnation d’un ancien combattant du groupe EI pour actes de génocide et crimes contre l’humanité commis en Irak.

La justice allemande a été la première a reconnaître, le 30 novembre 2021, des crimes contre la communauté yazidie comme un « génocide »

Les juges de la Haute Cour régionale de Francfort avaient condamné à la perpétuité Taha al-Jumailly, un ancien combattant de l’EI, pour « génocide, crime contre l’humanité ayant entraîné la mort, crimes de guerre et complicité de crimes de guerre » notamment. Le Djihadiste avait été reconnu coupable d’avoir pendant l’été 2015 à Falloujah, en Irak, laissé mourir de soif une fillette yazidie de cinq ans qu’il avait, ainsi que la mère de celle-ci, réduite en esclavage. En droit international, le génocide est reconnu depuis 1948 par la convention des Nations unies, qui énumère une série de crimes le constituant, dont le meurtre commis « avec l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».

Hommes massacrés et femmes réduites en esclavage : Daesh génocidaire

L’EI avait surgi  en août 2014 sur le mont Sinjar, le foyer historique de la minorité yazidie dans le nord irakien. Des milliers d’hommes de cette communauté kurdophone avaient été massacrés. Les femmes avaient été enlevées et vendues comme « épouses » aux jihadistes ou réduites à l’esclavage sexuel, les enfants embrigadés. L’Irak avait réussi à  proclamer en 2017 sa victoire sur les jihadistes, qui avaient ensuite perdu leur dernier bastion syrien en 2019. Aujourd’hui encore, des corps sont exhumés de charniers au Sinjar. Plus de 2 700 personnes sont portées disparues, selon l’Organisation internationale pour les migrations. Michel Zerbib

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