Régler une fois pour toutes la conscription des jeunes gens du secteur harédi, c'était pourtant une des conditions posées par les partis orthodoxes pour leur entrée dans la coalition. En fait, avec le budget du secteur harédi, en particulier en ce qui concerne les aides de l'Etat et le financement de l'éducation, c'est la principale motivation des partis ultraorthodoxes à siéger au gouvernement. Sur les deux premiers postes, les partis ashkénaze et séfarade ont obtenu gain de cause lors du vote de la loi de Finances à la fin du printemps. Mais rien n'est encore réglé en ce qui concerne l'épineux dossier du service militaire pour les jeunes harédim. Pour mémoire, le dossier traine en fait depuis de longues années. On peut même dire qu'il accompagne la vie politique d'Israël, sinon depuis sa création, du moins depuis bientôt près de trente ans, avec le bond démographique du secteur ultraorthodoxe. Il y avait bien une loi qui encadrait les conditions d'exemption de service pour les étudiants de yéchiva, mais elle avait été retoquée par la Cour Suprême il y a près de six ans, et depuis, aucune coalition n'a réussi à se mettre d'accord sur une nouvelle législation. Et le sursis régulièrement reconduit par les juges de la Haute cour a définitivement expiré à la fin du mois de juin, laissant les jeunes gens de la communauté de facto, dans l'illégalité. On comprend donc que leurs représentants politiques soient nerveux et qu'ils exigent des réponses.
Encore une fois, c'est la situation politique qui bloque. Benyamin Netanyahou, depuis l'investiture de son gouvernement fin décembre, n'a pas connu un moment de répit. L'annonce de la réforme du système judiciaire a déclenché dans le pays une crise sociétale sans précédent. Le mouvement de contestation est entré dans sa 33e semaine. Et l'onde de choc de la controverse n'a pas épargné l'armée. Donc, mettre maintenant sur la table un nouveau projet de législation dont l'objectif est d'encadrer l'exemption de service militaire pour les jeunes harédim et les conditions d'entrée sur le marché du travail de ceux qui n'iront pas à la yéchiva, et souligner ainsi un peu plus la fracture, cela revient à larguer de l'accélérant sur un incendie de forêt. Et ce au moment où les tensions semblaient donner de timides signes d'apaisement. Mais dans le même temps, le chef du gouvernement israélien doit tenir ses engagements, et celui de la loi sur la conscription figure noir sur blanc dans les accords de coalition. Et l'expérience politique de Benyamin Netanyahou est bien assez longue pour lui rappeler que plusieurs gouvernements sont déjà tombés sur la question du service militaire des ultrareligieux.
Comment sortir de l'impasse ? D'abord en temporisant. Ce que le chef du gouvernement maitrise très bien. Il reste encore près de deux mois avant la rentrée parlementaire. Mais les étudiants de yéchiva ont entamé hier leur premier cycle d'études qui se terminera après Kippour et les élèves du secondaire du secteur harédi reprennent les cours dans une semaine et parmi eux, ceux qui vont être en âge d'être mobilisés commencent à s'inquiéter et leurs parents aussi. Hier, Benyamin Netanyahou a réuni les chefs de sa coalition pour tenter de calmer le jeu, mais il va devoir très vite faire des propositions concrètes.
Pascale Zonszain
Les orthodoxes veulent des réponses sur le service militaire
Israël.
Publié le
21/08/2023 à 11h01 - Par Eitanite Bellaiche
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