L'avenir de l'Autorité Palestinienne au cœur des enjeux sécuritaires

Israël.

L'avenir de l'Autorité Palestinienne au cœur des enjeux sécuritaires
(Crédit : DR)
Le président de l'Autorité Palestinienne est au pouvoir depuis 18 ans et son régime s'affaiblit avec le vieillissement de son leader. On sait que Tsahal a dû reprendre des opérations antiterroristes à l'intérieur des villes autonomes, principalement dans le nord de la Samarie, parce que les services de sécurité de l'Autorité Palestinienne les avaient désertés et laissé des bandes armées en prendre le contrôle. Mais pour Mahmoud Abbas, le danger progresse et s'il contrôle toujours des villes comme Ramallah, siège de son gouvernement, ou encore Betlehem, il ne veut pas voir se reproduire à Hebron ce qui s'est passé à Jénine ou à Naplouse. Or, c'est de Hébron, jusque-là relativement calme que sont sortis les terroristes qui ont assassiné lundi matin Batsheva Nigri près de Bet Hagaï. Et la ville palestinienne du sud de la Judée, qui compte près de 300.000 habitants est à la fois le poumon économique de l'Autorité Palestinienne et une place forte du Hamas. Si elle tombait aux mains de l'organisation islamiste, ce serait la fin du régime de Mahmoud Abbas.  A Hébron, le Hamas est présent dans tous les aspects de la vie sociale et évidemment religieuse. Mais l'organisation islamiste étend ses ramifications dans l'ensemble des territoires autonomes de Judée Samarie et cela passe notamment par l'infiltration des services de sécurité palestiniens. Le Hamas a ainsi recruté des dizaines de policiers palestiniens, dont Ramallah n'arrive plus à payer les salaires, qui ont été réduits de 20%. L'organisation islamiste complète ce qui manque et en échange reçoit des renseignements et s'attache des fidélités à l'intérieur de l'organigramme sécuritaire de l'Autonomie, qui lui seront très utiles, le jour où Mahmoud Abbas disparaitra de la scène politique. Et ce n'est qu'une des menaces pour la pérennité du régime. On a vu le chef de l'Autorité Palestinienne faire le ménage dans son administration. Il y a deux semaines, il a révoqué douze gouverneurs de district en Judée Samarie et à Gaza et il y a quelques jours, ce sont une douzaine d'ambassadeurs de l'OLP dans le monde qui ont reçu leur avis de mise à la retraite. Mais là, il s'agit plus de couper l'herbe sous le pied des rivaux d'Abbas au sein du Fatah.  Le statut de l'Autorité Palestinienne est donc un facteur qui entre dans la stratégie antiterroriste d'Israël. La coordination sécuritaire entre services de sécurité israéliens et palestiniens est très loin du niveau qu'elle devrait avoir, mais elle subsiste. L'administration autonome de la population palestinienne, tant politique qu'économique n'incombe plus à Israël. Si le régime s'effondre, s'il est renversé par le Hamas, cela signifie un retour au chaos avec une charge décuplée pour les services de sécurité israéliens, qui devront alors reprendre militairement les villes palestiniennes, seul moyen de neutraliser le Hamas ou toute autre organisation terroriste qui en feraient leur base d'attaque. Entre les responsables de la défense qui préconisent le maintien de l'Autorité Palestinienne et les élus nationalistes qui veulent la déclarer entité hostile, c'est encore Benyamin Netanyahou qui devra arbitrer. Pascale Zonszain

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