Un puissant dirigeant de l’État allemand ordonne une enquête sur un scandale d’antisémitisme au sein de sa coalition au pouvoir, quelques semaines seulement avant des élections régionales clés.
Le Premier ministre bavarois Markus Soeder, qui ambitionne également de diriger l'Allemagne, avait déjà convoqué des pourparlers de crise entre son parti conservateur, l'Union chrétienne-sociale (CSU) et ses partenaires juniors, les populistes Électeurs libres, au sujet d'une affaire apparue ce week-end.
Le leader des Électeurs libres, Hubert Aiwanger, qui est également l'adjoint de Soeder au gouvernement du Land, aurait produit un dépliant alors qu'il était adolescent, se moquant des victimes de l'Holocauste.
Des témoins ont déclaré au quotidien Süddeutsche Zeitung qu'Aiwanger avait été sanctionné par son école il y a trois décennies pour le tract, qui proposait un quiz satirique sur « le plus grand traître à la patrie » et offrait comme prix « un voyage gratuit par la cheminée d'Auschwitz ».
Aiwanger a nié être à l’origine du tract et, au cours du week-end, son frère a assumé la responsabilité du texte, que Soeder décrit désormais comme « dégoûtant, révoltant et le plus horrible jargon nazi ».
Il a déclaré aux journalistes après les négociations d'urgence de la coalition qu'il n'était pas satisfait des explications d'Aiwanger et a exigé qu'il réponde par écrit à 25 questions sur l'affaire.
"Il ne s'agit pas d'une simple farce de jeunesse", dit-il, ajoutant que "même le soupçon" selon lequel Aiwanger était à l'origine du dépliant "nuie à l'image de la Bavière".
« Il n’y a pas de place pour l’antisémitisme au sein du gouvernement bavarois », ajoute-t-il.
Gabriel Attal
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