Ce lundi 6 juillet marque la fin d’un des derniers procès en date en Allemagne pour des atrocités commises dans les camps de la mort. Ancien garde SS de 1944 à 1945 du camp de Stutthof en Pologne, Bruno Dey qui était âgé de 17 ans au moment des faits est un des derniers nazis qui fait encore l’objet d’une procédure judiciaire. Selon le Mémorial Yad Vashem, 115 000 déportés ont été emprisonnés au camp de Stutthof, dont 65 000 ont perdu la vie.
Bruno Dey est jugé pour complicité de meurtre de 5 230 prisonniers. Le verdict sera rendu le 23 juillet par les juges allemands. Aujourd’hui âgé de 93 ans, le vieil homme infirme s’exonère de toute responsabilité et indique avoir simplement suivi les ordres de sa hiérarchie. Il n’éprouve aucune culpabilité. "Je ne me sens en rien coupable pour ce qui s'est passé à l'époque", a-t-il déclaré, "je n'y ai en rien contribué autrement que par le fait d'être garde". "Mais j'ai été obligé de le faire, c'était un ordre", s'est-il défendu. Ses avocats ont établi sa défense en affirmant que le jeune homme n’avait pas rejoint volontairement les SS mais y avait été obligé en raison de problèmes de santé l’empêchant de combattre sur le front. Les juges estiment quant à eux qu’il a été un rouage essentiel de la Solution Finale.
Une justice allemande tardive qui s’est illustrée ces dernières années par les condamnations de plusieurs anciens nazis pour complicité de meurtre, chef d’accusation étendu aux gardes des camps de la mort. En 2011, l’ancien gardien du camp de Sobibor, John Demjanjuk écopa d’une peine 5 ans de prison. Environ vingt affaires de ce type sont toujours en instruction.
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