Le commandant en chef de la Garde républicaine, l'unité d'élite de l'armée du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a été nommé «président de la transition» par les militaires putschistes dans un communiqué lu à l'antenne de la télévision Gabon 24. «Le général Oligui Nguema Brice a été désigné à l'unanimité président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, président de la transition», a déclaré un officier en présence de dizaines d'officiers supérieurs et généraux, qui représentent tous les corps de l'armée gabonaise, selon le communiqué. La durée de la transition des militaires au pouvoir n'a pas été précisée.
C’est le nouvel homme fort du pays. Brice Oligui Nguema, le commandant en chef de la Garde républicaine du Gabon, a été nommé ce mercredi soir 30 août «président de la Transition», quelques heures seulement après le début d'un putsch retentissant dans ce pays d'Afrique centrale. Plus d’un mois après le coup d’État nigérien, lui et ses hommes ont renversé leur président, Ali Bongo, à la tête du Gabon depuis 2009.
Porté en triomphe par ses hommes à l’extérieur du palais présidentiel de Libreville, le général est apparu en treillis et béret vert, au milieu de soldats surexcités. Cet homme de 48 ans à la carrure athlétique et au crâne chauve, que l'on dit aussi discret que secret, n'est pas apparu dans les trois premiers communiqués qu'il a laissés lire par des colonels et lieutenants-colonels à l'antenne de la télévision d'Etat. Y compris celui qui l'intronise président de transition, à la tête du «Comité pour la transition et la restauration des institutions» (CTRI).
La communauté internationale inquiète
Les Etats-Unis ont exhorté mercredi l'armée gabonaise à préserver le régime civil tout en exprimant leur inquiétude après la destitution du président sortant Ali Bongo Ondimba à la suite d'un scrutin contesté. «Nous exhortons les responsables à libérer les membres du gouvernement et leurs familles, à assurer leur sécurité et à préserver le régime civil», a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller, dans un communiqué.
Le Royaume-Uni a condamné mercredi le coup d'Etat militaire «anticonstitutionnel» au Gabon, tout en reconnaissant les inquiétudes suscitées par les récentes élections. «Le Royaume-Uni condamne la prise de pouvoir militaire anticonstitutionnelle au Gabon et appelle à la restauration d'un gouvernement constitutionnel. Nous reconnaissons les inquiétudes soulevées par le récent processus électoral, y compris les restrictions à la liberté des médias», a déclaré le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué.
Michel Zerbib
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