Nouvel épisode dans les relations tourmentés entre Bruxelles et Jérusalem avec ces déclarations hostiles qui ont déclenché l’ire de l’Etat hébreu. Selon l'ambassadeur à Bruxelles, il s'agit d'accusations « diffamatoires », qui ont donné lieu à l'envoi d'un courrier au ministère des Affaires étrangères et l'admonestation de l'envoyé belge. Dans une interview au quotidien flamand De Morgen publiée cette semaine, la ministre de la Coopération et du Développement, Caroline Gennez, n’a pas hésité à avancer que « des villes entières sont rayées de la carte par les Israéliens ».
Le ministère des Affaires étrangères avait fait part de son mécontentement à l’ambassadeur de Belgique en Israël, Jean-Luc Dodson
« L’ambassadeur de Belgique en Israël, convoqué au Ministère des Affaires étrangères pour une admonestation, a été invité à s’expliquer », a écrit l’Ambassadrice d’Israel à Bruxelles sur X, anciennement Twitter. Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères n’a pas souhaité s’exprimer sur la question. Madame Rosenzweig-Abu a par ailleurs adressé un courrier de protestation au ministère belge des Affaires étrangères ainsi qu’à la ministre, dont elle a qualifié les propos de « calomnieux et diffamatoires ».
De quoi s’agit il ?
La ministre belge Gennez faisait manifestement référence à une information de l’Associated Press selon laquelle trois hameaux bédouins de la zone C de Judée-Samarie avaient été évacués. Ses habitants ont considéré que des Juifs armés installés dans des avant-postes non autorisés dans les collines environnantes les avaient harcelé durant des mois.
Gennez a parlé d’une situation « insupportable » et ses propos reflètent bien les difficultés de relation entre les deux pays
« Les violences sont plus fugaces qu’auparavant, mais aussi plus fréquentes et intenses. La population n’a plus le temps de reprendre son souffle », a-t-elle déclaré dans l’interview consacrée à l’action humanitaire dans le monde. Les relations entre Israël et la Belgique ont connu des hauts et des bas ces dernières années autour de la question du soutien de Bruxelles aux Palestiniens. En 2021, Israël avait vivement protesté contre la Belgique et le vice-ministre des Affaires étrangères de l’époque, Idan Roll, avait annulé plusieurs réunions avec les autorités belges en signe de mécontentement contre l’intention des autorités belges d’étiqueter les produits israéliens originaires de Judée-Samarie et de durcir les contrôles sur les marchandises issues des implantations.
Michel Zerbib
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