Oslo, Abbas et le palestinisme, la chronique d'Arié Bensemhoun

Israël.

Oslo, Abbas et le palestinisme, la chronique d'Arié Bensemhoun
Le directeur du think tank Elnet France, Arié Bensemhoun - DR

Bonjour Arié Bensemhoun, cette semaine, vous souhaitez revenir le 30ème anniversaire des Accords d’Oslo signés le 13 septembre 2023 et les désillusions qui ont suivi...

Bonjour. En dépit de l’espoir suscité par les accords d'Oslo, l'entité contrôlée par l’Autorité palestinienne n'est ni indépendante, ni démocratique, ni unifiée, ni souveraine et dans l’état actuel d’impéritie de ses dirigeants, non viable. 
30 ans après la signature des accords d’Oslo, l’État palestinien n'existe pas et ce n’est pourtant pas faute d’avoir tenté de négocier. 
La solution à « deux Etats pour deux peuples » n’est plus qu’une formule vidée de son sens, un mantra auquel plus personne ne croit sérieusement. Les Palestiniens ne sont pas dans la culture du compromis, ils rejettent la partie adverse et refusent tout accord. 
Sans parler de Yasser Arafat qui pratiquait en permanence le double langage, Mahmoud Abbas a balayé l’idée d’un Etat palestinien à deux reprises. 
En septembre 2008, le Premier Ministre israélien Ehoud Olmert lui a offert un État palestinien sur 94,2% de la Cisjordanie au prix d’un grand nombre de concessions.
En février 2014, le Secrétaire d'État américain John Kerry proposa un plan de paix sur les mêmes principes mais la proposition fut une fois encore rejetée.
Rien ne changera tant que l’Autorité palestinienne se refusera au moindre compromis. 
Et puis, posons-nous les bonnes questions : au nom de qui et de quoi parle Mahmoud Abbas ? 
La société palestinienne est divisée entre un Hamas terroriste et fanatique qui dirige la bande de Gaza d’une main de fer, et la dictature imposée par le Président du Fatah qui vient d’entamer la 18ème année de son mandat  de 4 ans...

Pensez-vous que les récentes déclarations antisémites et révisionnistes de Mahmoud Abbas dans un discours prononcé le 24 août pourraient ouvrir les yeux de la communauté internationale ?

Il faut l’espérer bien que l’on puisse en douter, car si les chancelleries ont condamné ses propos nauséabonds qui sont d’une extrême gravité et qui prouvent qu’on ne peut dissocier antisionisme et antisémitisme, ces déclarations ne sont pas les premières du genre. On se souvient que lors d'une visite à Berlin l'année dernière, Abbas avait évoqué devant le chancelier allemand, Olaf Scholz, les souffrances palestiniennes en les comparant à la Shoah, et en accusant Israël d’avoir perpétré 50 holocaustes…. 
Inacceptable !!
De plus, la négation de l'attachement historique des Juifs à Israël est une position que la plupart des membres de l'OLP ont adoptée dans le passé. Mahmoud Abbas lui-même avait abordé ce thème dans sa thèse universitaire négationniste en 1982 soutenue en Union Soviétique.
La communauté internationale a une grande part de responsabilité en confortant les Palestiniens dans leur irrédentisme et en les abreuvant d’aides sans exiger de contrepartie....

Plus récemment, les conditions palestiniennes pour accepter une éventuelle normalisation entre l'Arabie Saoudite et Israël s’apparentent à une forme de chantage financier ?

Pas forcément, si l’on considère que l’Arabie saoudite cherche à neutraliser les capacités de nuisances de Abbas et de son entourage en fixant également des conditions à ces aides financières. 
Selon des informations du Wall Street Journal, le prince héritier a donné l'assurance à l'Autorité palestinienne que le royaume reprendrait son financement, et que l'Arabie saoudite n'accepterait aucun accord avec Israël sans un État palestinien indépendant, si Mahmoud Abbas parvient à maîtriser la situation sécuritaire et les attentats. Autant dire qu’il s’agit là de promesses sans lendemain destinées à calmer les esprits. 
Il est difficile de croire que Mahmoud Abbas, qui détourne sans vergogne l’aide internationale depuis des décennies, qui nourrit la haine des juifs et promeut le terrorisme, tienne parole.
L'Arabie saoudite qui a injecté des milliards de dollars en faveur des palestiniens depuis 1948, et qui a commencé à réduire le financement de l'Autorité palestinienne en 2016, sur fond d'allégations d'incompétence et de corruption, a d’autres priorités stratégiques. 
Pour les Arabes, la cause palestinienne n’est pas sacrée. Elle a longtemps servi de prétexte pour accabler Israël, mais les temps changent. 
L’intégration régionale d’Israël est une réalité. La normalisation avec le monde arabe avance à grands pas … la paix est en marche ! 
Les Palestiniens ne vont pas tarder à le comprendre et la communauté internationale encore rétive va devoir s’adapter. 
Shana Tova à tous et à l’année prochaine.

Arié Bensemhoun

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