Pas de répit sécuritaire avant la fin des fêtes

Israël.

Pas de répit sécuritaire avant la fin des fêtes
Militaires israéliens - Armée israélienne

Pas d'incident grave durant la fête de Kippour en Israël, mais un regain de tension sécuritaire, qui s'est manifesté sur plusieurs fronts. Hier soir, à la fin de la journée de Kippour, l'aviation de Tsahal a effectué une frappe contre une position du Hamas dans la Bande de Gaza. C'est la 4e frappe en quatre jours, alors que la frontière entre Israël et le territoire palestinien côtier connait de nouvelles émeutes après plus de deux ans de calme relatif. Des rassemblements sur la barrière de sécurité, avec des tirs et des lancers de charges piégées contre les soldats de Tsahal et des ballons incendiaires qui ont déclenché plusieurs départs de feu. Les forces de sécurité ont riposté par des armes de dispersion non létales. Mais clairement, la tension grimpe sur le front sud. Un bataillon supplémentaire a été déployé dans la zone et le ministre de la Défense Yoav Gallant s'est rendu sur place dimanche, quelques heures avant l'entrée de la fête.

Des incidents également avant Kippour. Dimanche, trois cas de tirs en Judée Samarie contre une implantation et deux positions de Tsahal, qui n'ont pas fait de blessé. Et deux opérations des forces de sécurité israéliennes. La première à Tulkarem, sur le modèle de ce qui a déjà été réalisé à Jénine. L'entrée des troupes israéliennes a donné lieu à de violents échanges de tirs avec des Palestiniens armés, de lancers de bombes et même d'explosion de mines. Un soldat a été blessé et deux Palestiniens combattants armés ont été tués. Il s'agissait d'une opération contre une infrastructure terroriste dans le camp de Nur Shams. Et quelques heures plus tard, les forces de sécurité ont appréhendé sur le campus de l'université Bir Zeit à Ramallah, huit étudiants palestiniens, membres du Hamas, alors qu'ils s'apprêtaient à lancer un attentat. Autant d'événements qui coïncident avec  une annonce importante en provenance de Beyrouth : les leaders du Hamas, du Jihad islamique et du Front Populaire de Libération de la Palestine se sont réunis dimanche dans la capitale libanaise pour annoncer une "escalade de la résistance" et une coordination renforcée entre leurs trois organisations.

Pourquoi ce rapprochement des organisations terroristes palestiniennes justement maintenant ? Plusieurs facteurs. D'abord l'escalade constante de ces derniers mois et les combats de plus en plus violents lors des opérations antiterroristes de Tsahal en Judée Samarie.  Ensuite, le rôle croissant de l'Iran qui alimente la tension et fournit aussi un appui logistique aux organisations palestiniennes. Ce qui préoccupe de plus en plus les forces de sécurité israéliennes. Il y a bien sûr le calendrier. C'est la période des fêtes du Nouvel An juif, toujours marquées par un regain de tension sécuritaire. Ce à quoi il faut ajouter la propagande du Hamas qui réactive son slogan "Al Aqsa en danger" pour inciter à des attaques en prétextant une violation du statu quo sur le Mt du Temple avec la montée de fidèles juifs sur l'Esplanade, notamment à l'occasion de la fête de pèlerinage de Succot qui débute vendredi soir. Mais il y a aussi le processus de normalisation engagé entre Israël et l'Arabie Saoudite, qui inquiète les groupes terroristes palestiniens soutenus par l'Iran, qui du coup, menacent également l'Autorité Palestinienne, qui cette fois a décidé de participer aux tractations pour faire avancer ses propres exigences face à Israël. Tous ces facteurs combinés expliquent une recrudescence des alertes terroristes et une mobilisation renforcée des forces de sécurité, qui vont devoir enrayer de nouvelles attaques, sans basculer dans la confrontation.

Pascale Zonszain

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