Que retenir des discours de Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas à l’AGNU ?

International.

Que retenir des discours de Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas à l’AGNU ?
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou à l'AG de l'ONU - Capture d'écran ONU/GPO

Bonjour Arié, la semaine dernière vous évoquiez la défiance de nombreuses nations à l’égard de l ‘Assemblée générale des Nations unies. Cette semaine, vous souhaitez revenir sur les discours de Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas et sur les perspectives régionales qui se dessinent...

En effet, si le cadre de l’ONU est sujet à controverse, il est toutefois intéressant d’analyser les déclarations de certains chefs d’Etat. S’agissant de Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas, c’est sans surprise que le premier s’est inscrit dans une vision réaliste mais pacifique du Moyen-Orient tandis que le second, comme à l’accoutumé, a adopté une posture victimaire et antisioniste, invoquant les pires qualificatifs pour désigner l’Etat hébreu. Le contraste entre ces deux discours est la parfaite illustration de l’échec du processus d’Oslo engagé il y a 30 ans. Comme il faut être deux pour danser le tango, il faut être deux pour faire la paix. Or, le leader palestinien se sert une fois encore de la tribune onusienne pour se dédouaner de ses responsabilités...

Pensez-vous que la communauté internationale est encore crédule ?

Il faut croire que oui puisqu’il continue d’être invité par toutes les chancelleries européennes et institutions internationales pour délégitimer Israël. Mahmoud Abbas est gagné par l’usure du pouvoir et délégitimé par le peuple palestinien. Sa seule victoire est d’être parvenu à rester au pouvoir et à internationaliser le conflit israélo-palestinien pour tenter de délégitimer Israël. Cette fois encore, il a prévenu l'Assemblée qu'il n'y aura pas de paix au Proche et au Moyen-Orient sans la prise en compte des « droits légitimes » de « son peuple », c'est-à-dire la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats dont il n’a en fait jamais voulue. Or nous connaissons parfaitement cette rengaine qui sert de prétexte à une prise d’otage des états Arabes. Les territoires censés être l’état palestiniens ne sont pas sous l’autorité d’un gouvernement légal et légitime car le mandat de Mahmoud Abbas, qui a commencé le 15 janvier 2004, aurait dû prendre fin au début de l'année 2009… et nous sommes en 2023. Les élections qui auraient du avoir lieu ont sans cesse été reportées, faute de pouvoir être organisées dans de bonnes conditions et sans prendre le risque que le Hamas en sorte vainqueur. Et puis pas d’état viable sans un accord avec Israël et sans infrastructures étatistes dignes de ce nom sans la corruption et la poursuite du terrorisme et de l’incitation à la haine des Juifs. 

Abbas redoute-t-il le rapprochement entre Ryad et l'Etat hébreu, évoqué dans les déclarations des dirigeants israélien, saoudien, américain et iranien ?

Il a raison de s’en inquiéter ! La signature des accords d’Abraham en septembre 2020 est la preuve que le conflit israélo-palestinien n’empêche pas la paix dans la région. Benyamin Netanyahou l’a rappelé : "Les critiques se basaient sur une idée fausse : il faudrait d’abord obtenir la paix avec Palestiniens avant de normaliser nos relations avec les pays arabes”. Le Premier ministre a rappelé le caractère historique de ces accords et les nombreux échanges désormais possibles entre Israël et les pays signataires. Il y aura une solution au conflit avec les palestiniens, mais ce n’est pas Abbas ni l’autorité palestinienne qui imposeront leurs conditions. Ce ne sera pas un préalable mais la conséquence de la normalisation entre Israël et le monde arabe. 

Justement, Benjamin Netanyahou a centré son discours cette question de la normalisation des relations avec le géant saoudien, clé de voûte de l'intégration complète d'Israël dans la région...

Absolument. “Nous sommes proches d’un accord de paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite”, a déclaré Benyamin Netanyahou, ajoutant que les descendants d’Isaac et d’Ismaël seront désormais encore plus proches après cette normalisation de leurs relations. Le Premier ministre a par la suite illustré son propos en dévoilant une carte du Moyen-Orient en 1948, dans un type de mise en scène qu’il affectionne. Il a rappelé à quel point Israël était un petit Etat, isolé, entouré par un monde arabe hostile en 1948. “Nous allons abattre les murs de l’inimitié. Il y a quelques années, je me tenais ici avec un marqueur pour signaler la malédiction iranienne et aujourd’hui, avec ce même marqueur, je signale le nouveau Moyen-Orient”. Benyamin Netanyahou a ensuite rappelé le soutien indéfectible des Etats-Unis dans la voie vers la normalisation des relations entre Israël et l'Arabie saoudite et le leadership indispensable du président Biden. Bien évidemment, il n’a pas manqué d’évoquer la menace iranienne mais son discours s’est inscrit dans une dynamique positive. Concluant son propos par les défis apportés par l’intelligence artificielle, il a rappelé que “la menace qui se profile est digne des films de science fiction mais peut devenir une bénédiction” si ces technologies sont utilisées à bon escient. Le chemin de la peux est semé d’embûches mais comme nous le voyons et comme l’a rappelé MBS, le prince héritier saoudien, chaque jour nous rapproche du but ! 

Arié Bensemhoun

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

Inscrivez vous à la newsletter
La météo locale
Que retenir des discours de Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas à l’AGNU ?