Les exportations israéliennes d'armement ont atteint un record de 11,5 milliards d'euros en 2022 contre 6,8 milliards en 2019 ; Israël est le 9e exportateur mondial du secteur. C’est vrai que l’industrie de défense israélienne jouit d’une croissance soutenue et d’une image flatteuse auprès de ses clients pour un pays dans la guerre depuis 75 ans et dans une période de renouveau de la course à l’armement (notamment le conflit en Ukraine). Les exportations israéliennes d’armement ont atteint un record de 11,5 milliards d’euros en 2022 contre 6,8 milliards en 2019. L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) classe Israël comme le 9e exportateur mondial du secteur.
Les États-Unis ont validé la vente du système américano-israélien de défense antimissiles Arrow 3 à l’Allemagne, un contrat de 3,5 milliards de dollars présenté comme « le plus gros jamais signé » par l’Israël
Développé par Israel Aerospace Industries (IAI) avec l’Américain Boeing, Arrow-3 est censé intercepter des engins – éventuellement porteurs d’ogives nucléaires – au-dessus de l’atmosphère avec une portée qui irait jusqu’à 2 400 km. Berlin en voulait pour sa défense mais pas Paris. Un autre beau contrat, celui avec la Finlande, au lendemain de son adhésion à l’Otan en avril,qui a annoncé désirer le système anti-missile israélien « Fronde de David » pour 316 millions d’euros, pour contrer missiles de croisières, drones et roquettes à une distance comprise entre 40 et 300 kilomètres.
Des succès israéliens largement soutenus par son allié américain
En 2021, le Département d’État évoquait plus de 125 milliards de dollars versés depuis la création d’Israël en 1948 dans le cadre de l’assistance militaire bilatérale. Ces programmes ont certainement permis la transformation des forces de défense israéliennes en une des armées les plus capables et les plus efficaces. En revanche, Israël s’est abstenu de vendre des armes à l’Ukraine. Mais la guerre « a créé une demande pour les systèmes militaires partout dans le monde, bénéficiant à toutes les industries de défense occidentales, de même qu’à Israël ». Ainsi 41 % des pays ciblés à l’export par Israël en 2019 étaient des pays européens.
Israël vend des armes à l’Azerbaidjian
L’affrontement entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et la victoire éclair de Bakou, a aussi permis à Israël de faire parler de lui : ses drones vendus à l’Azerbaïdjan ont démontré leur efficacité lors de leur précédent affrontement en 2020. Sous l’impulsion des États-Unis, des relations entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan dans le cadre des Accords d’Abraham, a aussi largement profité à l’industrie de l’armement de Jérusalem. Les ventes d’armes vers ces pays ont représenté 24 % du total des exportations en 2022.
La situation de guerre permanente depuis 1948 a très certainement permis à Israel de faire progresser ses armements
Yuval Steinitz, patron de Rafael, l’autre mastodonte public des industries de défense israéliennes, explique que son groupe dépense annuellement jusqu’à 5 milliards de shekels pour la recherche. « Nous avons toujours été dans une course aux armements avec nos ennemis, c’est quelque chose que nous savons gérer. » Israël exporte « des systèmes militaires développés pour sa propre défense, basés sur les leçons de ses guerres récentes et souvent déjà éprouvés au combat » estime de son coté Boaz Levy patron de l’IAI. La priorité de l’industrie de défense d’Israël est de répondre prioritairement à ses besoins stratégiques. Là où ces exigences divergent de celles de l’Europe, il est peu probable qu’elle fasse des adaptations significatives pour répondre aux marchés à l’exportation, notamment européen.
Michel Zerbib
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