Attentat de Magnanville : Mohamed Lamine Aberouz condamné à la réclusion criminelle à perpétuité

France.

Attentat de Magnanville : Mohamed Lamine Aberouz condamné à la réclusion criminelle à perpétuité
Couple de policiers - DR

Après deux semaines et demie d'audience, la cour d'assises spéciale de Paris a rendu son verdict. Mohamed Lamine Aberouz a été condamné à la prison à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, pour complicité dans l'assassinat d'un couple de policiers à Magnanville (Yvelines) le 13 juin 2016. Le tueur, qui agissait au nom de l'État islamique, avait été tué par les policiers du RAID.

La cour a estimé que cet homme de 30 ans était bien complice du tueur, Larossi Abballa, un ami d'enfance. L'accusation reposait essentiellement sur une trace "ADN pure" de l'accusé, retrouvée sur le repose-poignet de l'ordinateur portable des victimes, attestant de sa présence sur la scène de crime.

Si le crime a été revendiqué par Larossi Abballa avec son téléphone portable, l'enquête a démontré que l'ordinateur du couple a été utilisé pour chercher une photo de Jean-Baptiste Salvaing afin, selon l'accusation, de pouvoir l'identifier avant de l'assassiner.

La défense a fait valoir que cette trace pouvait provenir d'un "transfert" d'ADN depuis la voiture de Larossi Abballa, où ont aussi été isolées des traces génétiques de l'accusé. Au cours de l'audience, des experts avaient qualifié cette hypothèse de peu probable, sans l'exclure totalement.

Outre cette trace ADN, l'accusation a appuyé sa thèse en soulignant que Mohamed Lamine Aberouz aurait pu assez facilement s'échapper de la maison avant que le périmètre de sécurité soit mis en place.

L'alibi de l'accusé, qui affirme avoir passé la soirée du 13 juin dans une mosquée des Mureaux, a également été contesté. Aucun témoin n'a été en mesure de confirmer ses allégations.

L'enquête a aussi révélé que dans la nuit du 13 au 14 juin, l'accusé avait effacé son compte Telegram puis déposé des ordinateurs, tablettes et clés USB chez un ami. "L'ADN de M. Aberouz n'est qu'une pièce du puzzle", a résumé mardi une des deux avocates générales.

"Lorsqu'on réunit toutes les pièces du puzzle, l'adhésion de Mohamed Lamine Aberouz aux thèses de l'État islamique, la proximité avec Larossi Abballa, son influence sur Larossi Abballa (...) l'ADN découvert sur la scène de crime, la possibilité d'une fuite aisée, l'absence d'alibi, la destruction de preuves immédiatement après l'attentat, les propos évolutifs et les incohérences dans les déclarations... Évidemment qu'il est coupable !", avait insisté le ministère public.

"La cour est arrivée à la conclusion que Mohamed Lamine Aberouz était totalement acquis à l'idéologie de l'État islamique. Et on a bien du mal à trouver la moindre condamnation de sa part de ce groupe", a en effet indiqué le président Christophe Petiteau en annonçant le verdict.

L'accusé a été reconnu coupable de tous les chefs d'accusation : complicité d'assassinats terroristes sur personne dépositaire de l'autorité publique, complicité de séquestration de mineur et association de malfaiteurs terroristes.

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