Mike Johnson s’oppose ainsi à la demande du président américain Joe Biden qui souhaite que le Congrès valide une aide globale de 105 milliards de dollars à destination notamment de l’Ukraine et d’Israël.
Une première décision forte
Le Républicain a donné une interview à Fox News dimanche, dans laquelle il a exposé ses projets pour la chambre basse du Congrès américain. Alors que l’armée israélienne a lancé la deuxième phase de son offensive sur la bande de Gaza en représailles des raids meurtriers du Hamas le 7 octobre, le «speaker» a tenu à dissocier l’aide apportée à l’État hébreu de celle octroyée à l’Ukraine.
«Nous allons présenter cette semaine à la Chambre un projet de loi distinct sur l’aide à Israël, et je sais que nos collègues républicains du Sénat préparent une mesure similaire», a déclaré Mike Johnson à la chaîne de télévision. Le président de la chambre basse s’oppose ainsi frontalement à la proposition du président américain Joe Biden, qui a demandé au Congrès de voter une aide globale de 105 milliards de dollars pour Israël, l’Ukraine et d’autres besoins sécuritaires nationaux.
Dans le détail de ces 105 milliards de dollars, 61,4 milliards doivent revenir à l'Ukraine et 14,3 milliards à Israël. «Il se passe beaucoup de choses dans le monde que nous devons résoudre, et nous le ferons», a assuré le «speaker». «Mais à l’heure actuelle, ce qui se passe en Israël doit retenir notre attention immédiate», a-t-il justifié.
En résumé, Mike Johnson souhaite donner la priorité à la guerre que mène actuellement Israël contre les terroristes du Hamas
Sans toutefois délaisser l’Ukraine : «Nous devons séparer ces deux aspects, mais les faire passer» tous les deux, a-t-il précisé. Ces déclarations, venant d’un fidèle trumpiste, sont néanmoins inquiétantes pour Kiev. Les partisans de l’ancien président sont pour la plupart hostiles à la poursuite du financement américain à l’Ukraine. Avant d’être élu président, Mike Johnson avait d’ailleurs voté le mois dernier avec 93 autres républicains en faveur de la suppression de l’aide au pays, toujours en guerre contre la Russie. Son prédécesseur Kevin McCarthy avait également supprimé les aides à l’Ukraine d’un projet de loi de financement fin septembre, sous la pression des conservateurs de la ligne la plus dure, qui menaçaient de l’évincer.
Une autre déclaration de Mike Johnson, faite sur Fox News le lendemain de sa prestation de serment, laisse néanmoins de l’espoir aux Ukrainiens. «Nous ne pouvons pas permettre à Vladimir Poutine de s’imposer en Ukraine, car je ne crois pas qu’il s’arrêtera là», avait-il estimé. «Nous n’allons pas les abandonner», avait-il certifié, jugeant que «cela encouragerait la Chine à faire de même à Taïwan».
Michel Zerbib
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