Ils sont originaires du Daguestan, de Tchechenie ou d’ingouchie (anciennes républiques musulmanes de l’Union soviétique et ont pour point commun leur adhésion à l’Islam terroriste, celui de Daesh). Ce procès met en cause en effet un franco-russe d’origine tchétchène.
Abdoul-Hakim Anaiev, âgé de 26 ans, est soupçonné d'avoir joué un rôle central dans le passage à l'acte de Khamzat Azimov qui avait tué un passant en 2018 à Paris
Le ministère public a requis mardi 31 octobre 17 ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté des deux tiers contre Abdoul-Hakim Anaiev, ami du djihadiste qui a tué en 2018 un passant à Paris près de l'Opéra. Abdoul-Hakim Anaiev, aujourd'hui âgé de 26 ans, est soupçonné d'avoir joué un rôle central dans le passage à l'acte de Khamzat Azimov. Il comparaît devant la cour d'assises spéciale de Paris pour participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes et encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.
Allégeance à Daesh
Né en Tchétchénie, le Franco-Russe Khamzat Azimov a tué le 12 mai 2018 avec un couteau de cuisine Ronan Gosnet, 29 ans, employé d'une librairie du quartier du Palais Garnier, après une lutte acharnée. L'assaillant s'en était pris à une dizaine de personnes avant d'être abattu par la police. L'attaque avait été revendiquée par le groupe État islamique (EI), qui avait diffusé le lendemain une vidéo dans laquelle Khamzat Azimov faisait allégeance à l'organisation djihadiste. «L'ombre de Khamzat Azimov plane tout au long de ce procès», a commencé l'avocate générale.
Frères de sang « il y a celui qui agit est celui qui pense »
Détaillant «l'influence évidente de Abdoul-Hakim Anaiev sur Khamzat Azimov dans ce conditionnement», la magistrate a estimé qu'il «arme idéologiquement son meilleur ami, il nourrit son idée, son idéologie djihadiste». Les deux amis du lycée, décrits comme des «frères de sang» par l'accusé le jour de son interpellation en 2018, partagent le même âge, les mêmes origines tchétchènes et «la même attirance pour l'EI», selon la représentante de l'accusation. «Il y a celui qui agit et celui qui pense», a-t-elle ajouté, «le djihad par la plume et le djihad par l'épée». «L'un n'existe pas sans l'autre», a résumé l'avocate générale. Ce procès intervient deux semaines après l'assassinat de Dominique Bernard, un enseignant poignardé à mort dans son collège-lycée d'Arras le 13 octobre par un ancien élève russe originaire d'Ingouchie. Le verdict est attendu en fin de journée mardi.
Michel Zerbib
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