Un journal jordanien publie un article en hébreu en Une : Qu’y aura-t-il après « Israël » ?

International.

Un journal jordanien publie un article en hébreu en Une : Qu’y aura-t-il après « Israël » ?
Première page de la version imprimée du quotidien jordanien "Al-Ghad", avec un article en hébreu intitulé "Que sera l'après-Israël", 15 novembre 2023 - Capture d'écran/Al-Ghad

La version imprimée du journal jordanien Al-Ghad présentait mercredi en première page un éditorial en hébreu intitulé « Qu’y aura-t-il après ‘Israël’ ? » L’article, rédigé dans un hébreu non natif mais intelligible, suivi d’une traduction en arabe, affirme que « le monde entier est occupé à discuter de ce qui se passera après le Hamas » à Gaza, mais « personne ne regarde de l’autre côté et ne se demande ce qui se passera après « Israël » ».

Le journal, souvent décrit comme le premier quotidien indépendant de Jordanie, un pays où la liberté de la presse est fortement limitée, publie depuis le début de la campagne des articles de propagande virulente à l’encontre d’Israël. Le jour même de la publication de l’éditorial, il a également publié un article accusant à tort Israël d’avoir prélevé les organes et la peau des martyrs palestiniens. Il a également publié des caricatures à connotation antisémite ou les dirigeants israéliens sont dépeints comme étant assoiffés de sang. Il y est prédit qu’Israël s’effondrera sous la pression de ses problèmes politiques, économiques, sociaux et militaires internes.

Sur le plan politique, Al-Ghad décrit le gouvernement israélien comme un gouvernement « extrémiste », « déséquilibré » et « incapable de prendre les bonnes décisions », ajoutant que « sa seule stratégie est de commettre de graves crimes de guerre contre les civils ».

Sur le plan économique, le journal affirme à tort que la guerre a coûté 50 milliards de dollars à l’économie israélienne. Ce chiffre, estimé par le journal israélien Calcalist au début du mois de novembre, correspond au coût total estimé d’une guerre qui durerait de huit à douze mois.

Al-Ghad soutient également à tort que le déficit budgétaire d’Israël a augmenté de plus de 400 % en raison de l’effort de guerre, alors qu’en réalité, il a atteint 2,6 % du PIB, soit 6 milliards de dollars, en octobre, contre 1,5 % le mois précédent.

Sur le plan social, l’article explique qu’Israël est assis sur deux « poudrières », les habitants des implantations de Judée-Samarie et les familles des otages de Gaza, qui peuvent toutes deux exploser à tout moment. L’article indique en outre que la libération probable de milliers de prisonniers du Hamas détenus dans les prisons israéliennes en échange de la libération d’otages israéliens marquera une nouvelle étape vers la « défaite d’Israël ».

Sur le plan diplomatique, Al-Ghad affirme que Jérusalem perd le soutien international dont elle a bénéficié après l’assaut brutal du Hamas le 7 octobre, assaut qui est, par ailleurs, systématiquement désigné par le journal comme étant la « résistance palestinienne », sans jamais condamner le massacre perpétré par le groupe terroriste de 1 200 Israéliens, pour la plupart des civils.

Le quotidien jordanien a également affirmé à tort que Tsahal ne progressait pas sur le terrain et qu’il peinait à atteindre ses objectifs. En réalité, l’armée israélienne a pris le contrôle d’une grande partie du nord de la bande de Gaza, a découvert et démantelé des dizaines de tunnels du Hamas et s’est emparée de plusieurs bastions du Hamas ainsi que du Parlement du Hamas et d’autres sites gouvernementaux. Le ministre de la Défense Yoav Gallant a affirmé lundi que « le Hamas a perdu le contrôle de la bande de Gaza ».

Selon Al-Ghad, la situation actuelle devrait pouvoir convaincre les habitants de la région qu’Israël n’est pas un « destin inévitable », mais plutôt une « implantation en carton » qui n’a pas pu résister au « mouvement de résistance nationale [c’est-à-dire le Hamas], pour qui la religion est primordiale ». Le journal prédit également que la victoire du Hamas à Gaza « ouvrira la voie à un nouvel ordre mondial » qui remplacera le « système boiteux » actuellement en place, dirigé par les États-Unis. Il voit aussi dans l’incapacité d’Israël à « faire la police dans la région » la fin de ses espoirs de normalisation des relations avec les pays arabes et la fin de l’influence américaine sur le Proche-Orient.

Gabriel Attal

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

Inscrivez vous à la newsletter
La météo locale
Un journal jordanien publie un article en hébreu en Une : Qu’y aura-t-il après « Israël » ?